Page:Eggis - Voyages aux pays du cœur, 1853.djvu/184

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J’ai compté les soleils qui pavent l’infini,
Les atomes de sable où la mer se dérobe ;
J’ai fait dix-huit cents fois le tour de ce vieux globe,
Nul gouffre n’a voulu de mon front de banni.

Satrapes au front pâle,
Rois des fières cités,
Dont la verge papale
Bat les peuples matés,
Serfs de la glèbe immonde
Dont le front pleure ou rit,
Place ! place au Maudit
Sur la route du monde !

Nul ne sait d’où je viens, nul ne sait où je vais,
Je ne me souviens plus du nom qu’avait ma mère,
Ni des rêves fleuris qu’autrefois je rêvais,
Ni des flots qu’a battus mon enfance éphémère.