Page:Eggis - Voyages aux pays du cœur, 1853.djvu/52

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VIII
Un sourire poignant crispa sa lèvre pâle,
Son grand front se marbra d’une teinte d’opale,
Mais il resta muet, et dans cette pâleur
Je devinai soudain une immense douleur. —
Mais bientôt malgré lui le flot des confidences
S’échappa de son cœur à mes douces instances ;
Nous passâmes la nuit, l’un près de l’autre assis,
À déverser nos cœurs en de communs récits.
IX
Il s’appelait Hans Wald. Allemand de naissance,
Il avait à vingt ans, riche d’insouciance,
Quitté le sol natal pour venir à Paris.
Son rêve avait foulé bien des sentiers fleuris,
En logeant sans pâlir dans sa mansarde triste
La misère et la faim, ces deux sœurs de l’artiste.
Il marchait devant lui vers un but arrêté ;
Son courage indomptable avait tout surmonté.