Page:Eggis - Voyages aux pays du cœur, 1853.djvu/97

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Se rencontrent parfois sur le bord des chemins
Où marchent à leur voix les océans humains,
Et se reconnaissant aux lueurs de l’étoile,
Dont leur front large et pur sur les tempes s’étoile,
Ils échangent entr’eux avec sérénité
Le baiser chaste et doux de la fraternité ;
Puis à ceux qui sont loin, ils donnent sur la voie
Un salut d’amitié que le vent leur renvoie.


Ô poëte de France à la voix de cristal,
Douce comme un refrain de mon pays natal,
Dont la strophe toujours belle et fière sans morgue
Est pleine de parfums et de murmures d’orgue !
Ô poëte de France aux distiques cambrés !
Que de leurs rayons d’or deux soleils ont ambrés,
Car on voit resplendir, en effluves mystiques,
Deux immenses soleils à travers vos distiques :
Le grand soleil de l’art et le soleil de Dieu,
Dont l’un luit dans le cœur, l’autre dans le ciel bleu.
À vous, noble poëte à la harpe divine,
Moi, rimeur inconnu, qui viens de la ravine