Page:Elder - Le Peuple de la mer.djvu/173

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L’après-midi, le soleil magnifique réalisa les présages des brumes matinales. La température s’alourdit et la mer eut des ondulations huileuse qui mouvaient d’énormes reflets pour les regards à son niveau. Mais Jean-Baptiste, élevé dans la tour, ne voyait qu’une plaine transparente, colorée par ses fonds, à la manière d’une carte d’atlas, en blond, en vert et en noir. Des vagues passaient, de longs rouleaux qui soulevaient par-dessous la surface sans la rider et n’éclataient qu’au heurt des roches, brusquement, comme du canon.

Une fumée planait tout là-bas en s’étirant. C’est un grand navire chargé de vies humaines qui s’en va, imperceptible sur la mer si vaste dans son calme. Çà et là, des chaloupes faisaient des points téméraires. Noirmoutier, haussé par le mirage, semblait accroché aux nues. Les mouettes aux ailes arquées comme des pattes d’ancre, maraudaient, et des vols triangulaires de ces oiseaux qui s’écrasent contre les phares dans les nuits d’épouvante, traversaient le ciel.

De la tour, Jean-Baptiste vit la Gaude sortir, un panier au bras et il descendit rapidement pour la rejoindre. Dehors il aperçut Gaud dévaler la falaise. Il ralentit, puis gagna la jetée d’où il découvrit l’homme et la femme, sur la cale, au-dessous de lui.

Elle tirait la corde grasse d’un vivier qui flot-