Page:Elder - Le Peuple de la mer.djvu/301

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Les vieux attendaient depuis huit jours dans leur maisonnette aux peintures claires et guettaient le facteur du coin des fenêtres.

La Cécile avait porté chez eux les rideaux de « leur lit », comme elle disait du lit nuptial, sitôt leur achèvement. En cretonne jaune semée de fleurs rouges, ils fleuraient la cotonnade. Elle espérait que le brigadier les mettrait en place pour juger de l’effet. Mais il n’y prit pas plus garde que sa femme, et ils les abandonnèrent pliés sur une chaise.

Elle n’osa plus demander de nouvelles, parce qu’elle sentait combien il leur était douloureux de répondre qu’ils n’en avaient pas. Elle n’osa plus entrer dans la chambre de P’tit Pierre, qui sera leur chambre, et où elle aurait aimé déjà faire le ménage, parce qu’au seul bruit de la porte, la figure de la mère se crispait.

La bonne femme ne tricotait plus, ne bougeait plus, restait assise les mains sur le ventre, dans l’attente. À peine si elle faisait de la cuisine pour