Page:Eliot - Middlemarch, volume 1.djvu/227

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ce me semble, en faveur de l’homme qu’on veut mettre à la porte, dit M. Frank Hawley.

— J’avoue avoir certains sentiments qui me porteraient de l’autre côté. Mon estime est partagée, dit le docteur Minchin, en se frottant les mains. Je considère M. Tyke comme un homme exemplaire, et je crois que les motifs qui le font proposer comme chapelain sont irréprochables. Je souhaiterais, pour ma part, de pouvoir voter pour lui. Mais je suis forcé de considérer l’affaire à un point de vue qui donne le premier rang aux droits de M. Farebrother. C’est un aimable homme, un prédicateur de talent, et il y a plus longtemps qu’il vit parmi nous.

— J’espère que vous ne nous proposez pas Farebrother comme le modèle du clergyman, dit M. Larcher, le carrossier influent. Je ne suis pas mal disposé pour lui ; mais je suis d’avis que nous devons quelque chose au public, pour ne pas invoquer de considération supérieure. Farebrother, à mon avis, est trop relâché pour un clergyman. Je ne veux rien avancer de particulier contre lui, mais certainement il n’en fera ici que le moins possible.

— Eh ! de par le diable ! Trop peu vaut mieux que trop, s’écria M. Hawley dont le langage grossier était bien connu dans cette partie du comté. Les gens malades ne peuvent supporter tant de sermons et de prières. Et cette religion méthodiste est mauvaise pour les nerfs, mauvaise pour le corps, eh ? ajouta-t-il en se tournant vivement vers les quatre médecins rassemblés en un groupe.

Mais toute réponse fut arrêtée par l’entrée de trois gentlemen avec lesquels s’échangèrent des salutations plus ou moins cordiales. Ces trois nouveaux personnages étaient le révérend Édouard Thesiger, recteur de Saint-Pierre, M. Bulstrode, et notre ami M. Brooke, de Tipton, qui s’était laissé nommer dernièrement au conseil des directeurs,