Page:Eliot - Middlemarch, volume 1.djvu/228

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mais qui n’y avait pas encore pris part. Il avait cependant fini par céder aux instances de M. Bulstrode. On n’attendait plus que Lydgate.

Tout le monde s’assit, M. Bulstrode présidait l’assemblée, pâle et concentré en lui-même comme de coutume ; M. Thesiger, évangéliste modéré, désirait la nomination de son ami Tyke ; cet homme capable et zélé n’ayant à desservir qu’une chapelle annexe d’une autre église, n’avait pas charge d’âmes si importante, qu’il n’eût amplement le temps de s’occuper de nouveaux devoirs. Il était à désirer que ces emplois de chapelains fussent donnés à des hommes animés d’intentions ferventes, car il y avait là des occasions toutes spéciales d’exercer une influence spirituelle ; et, puisqu’il était bien que des appointements fussent alloués au chapelain, il fallait accorder à l’affaire une attention d’autant plus scrupuleuse, de crainte que ce saint office ne fût profané pour une simple question d’argent. M. Thesiger s’exprimait avec tant de calme, tant de convenance, que ses adversaires ne pouvaient que bouillonner de colère en silence.

Quant à M. Brooke, il croyait aux bonnes intentions de chacun. Il ne s’était pas jusqu’ici occupé en personne des affaires de l’hospice, malgré le vif intérêt qu’il prenait à tout ce qui se faisait pour le bien de Middlemarch ; aussi était-il enchanté de se rencontrer avec ces différents gentlemen pour discuter une question publique quelconque.

— Je suis très occupé de mes devoirs de magistrat et de la collection de toutes sortes de pièces justificatives ; mais je considère que je dois mettre une partie de mon temps à la disposition du public. Et, en résumé, mes amis m’ont convaincu qu’un chapelain rétribué était une bonne chose, et je suis heureux de pouvoir venir ici et de voter pour M. Tyke, qui, à ce que j’entends dire, est un homme excep-