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LIVRE III



EN ATTENDANT LA MORT



CHAPITRE PREMIER


Fred Vincy avait, nous l’avons vu, une dette sur la conscience et, bien qu’un poids moral ne fût pas capable d’abattre pendant plusieurs heures consécutives ce jeune homme au cœur léger, certaines circonstances s’associaient à la dette pour lui en rendre la pensée particulièrement importune. Son créancier s’appelait M. Bambridge, c’était un maquignon du voisinage dont les jeunes gens recherchaient fort la société.

Pendant ses vacances, Fred s’était accordé, cela va sans dire, plus de divertissements qu’il n’avait le moyen d’en payer, et M. Bambridge, après lui avoir souvent loué des chevaux, notamment un bon cheval de chasse qu’il avait eu la malheureuse chance d’éreinter, s’était montré assez accommodant non seulement pour se contenter de ses promesses, mais encore pour lui faire une petite avance, grâce à laquelle Fred avait pu faire face à quelques pertes au billard. Sa dette totale montait à cent soixante livres. Bambridge,