Page:Eliot - Middlemarch, volume 1.djvu/280

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vie errante comme aussi à dépendre de votre générosité. Son intention est de revenir bientôt en Angleterre pour essayer d’y faire son chemin. Je pensais que vous interpréteriez cela en sa faveur, dit Dorothée en fixant un regard interrogateur sur le visage froid et indifférent de son mari.

— A-t-il mentionné le genre précis d’occupation auquel il compte se livrer ?

— Non ; mais il comprend très bien le danger qu’il y a pour lui à profiter plus longtemps de votre générosité. Il vous en écrira certainement. Cette résolution qu’il a prise ne vous donne-t-elle pas une meilleure opinion de lui ?

— J’attendrai pour cela la communication de son projet, dit M. Casaubon.

— Je lui ai dit que certainement vous n’aviez en vue que son bien dans tout ce que vous avez fait pour lui jusqu’ici. Je me suis souvenue de votre bonté en me parlant de lui la première fois que je le vis à Lowick, dit Dorothée, posant sa main sur celle de son mari.

— J’avais un devoir à remplir envers lui, répliqua M. Casaubon posant son autre main sur celle de Dorothée, lui montrant par là qu’il acceptait consciencieusement ses caresses, mais avec un regard malgré lui embarrassé. Ce jeune homme, je l’avoue, n’est d’aucun intérêt pour moi en dehors de cela ; et nous n’avons que faire, il me semble, de discuter sa future carrière, qu’il ne nous appartient pas de déterminer au delà des limites suffisamment indiquées par moi.

Dorothée ne fit plus d’allusion à Will Ladislaw.