Page:Emile Littre - Etudes et glanures - Didier, 1880.djvu/13

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connaissance. Même la nuit, comme l’insomnie assiège souvent mon chevet, j’ai soin, toutes les fois que la possibilité s’en offre, de réserver pour ces heures-là, dans l’œuvre qui m’occupe le soir, quelque idée à éclaircir, quelque phrase à perfectionner ; et le lendemain j’inscris cette opération nocturne, qui m’avance d’autant. Que faire en un gîte, à moins que l’on ne songe ? a dit la Fontaine. Je songe donc ; et ma vieillesse tristement maladive ne demeure tout à fait ni inerte ni stérile. Il me souvint alors que j’avais dans le Journal des savants plusieurs articles qui, chacun à son moment, avaient été pour moi un sujet d’étude. Je les repris, je les corrigeai, je les pourvus de quelques explications, et les rendis ainsi propres à la publication. Rassemblés, ils ne formaient pas encore un juste volume. J’y joignis trois morceaux qui n’ont encore paru nulle part : deux de ces morceaux étaient commencés, non achevés ; le troisième, composé tout exprès, raconte comment j’ai fait mon Dictionnaire de la langue française. Tout cela me demanda beaucoup de temps ; car les soins de la maladie ; sont fort exigeants ; et d’ailleurs je n’ai jamais interrompu ma collaboration à la Revue de la philosophie positive.

Ce sont des fragments. Pourtant, ils ont un lien commun, une unité ; ils se rapportent tous à l’étude