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Page:Emile Zola - La Conquête de Plassans.djvu/356

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XXI


La voiture de Toulon, qui passait aux Tulettes, où se trouvait un relais, partait de Plassans à trois heures. Marthe, redressée par le coup de fouet d’une idée fixe, ne voulut pas perdre un instant ; elle remit son châle et son chapeau, ordonna à Rose de s’habiller tout de suite.

— Je ne sais ce que madame peut avoir, dit la cuisinière à Olympe ; je crois que nous partons pour un voyage de quelques jours.

Marthe laissa les clefs aux portes. Elle avait hâte d’être dans la rue. Olympe, qui l’accompagnait, essayait vainement de savoir où elle allait et combien de jours elle resterait absente.

— Enfin, soyez tranquille, lui dit-elle sur le seuil, de sa voix aimable ; je soignerai bien tout, vous retrouverez tout en ordre… Prenez votre temps, faites vos affaires. Si vous allez à Marseille, rapportez-nous des coquillages frais.

Et Marthe n’avait pas tourné le coin de la rue Taravelle qu’Olympe prenait possession de la maison entière. Quand Trouche rentra, il trouva sa femme en train de faire battre