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LES ROUGON-MACQUART.

jeune galant, il recommença à prêcher. Il fallait laisser à madame de Combelot les allures excentriques. Puis, il lui assura que Sa Majesté paraissait fort irritée contre elle. Clorinde, qui nourrissait un culte pour l’impératrice, resta très-étonnée. En quoi avait-elle pu déplaire ? Et comme ils arrivaient en face du salon de famille, ils s’arrêtèrent un instant, regardant par la porte laissée ouverte. Tout un cercle de dames entouraient une vaste table. L’impératrice, assise au milieu d’elles, leur apprenait patiemment le jeu du baguenaudier, tandis que quelques hommes, derrière les fauteuils, suivaient la leçon, avec gravité.

Rougon, pendant ce temps, querellait Delestang, au bout de la galerie. Il n’avait pas osé lui parler de sa femme ; il le maltraitait à propos de la résignation qu’il mettait à accepter un appartement donnant sur la cour du château ; et il voulait le forcer à réclamer un appartement sur le parc. Mais Clorinde s’avançait au bras de M. de Plouguern. Elle disait, de façon à être entendue :

— Laissez-moi donc tranquille avec votre Marsy ! Je ne lui reparlerai de la soirée. Là, êtes-vous content ?

Cette parole calma tout le monde. Justement, M. de Marsy sortait du petit salon, l’air très-gai ; il plaisanta un moment avec le chevalier Rusconi, puis entra dans le salon de famille, où l’on entendit bientôt l’impératrice et les dames rire aux éclats d’une histoire qu’il leur contait. Dix minutes plus tard, madame de Llorentz reparut à son tour ; elle semblait lasse, elle avait gardé un tremblement des mains ; et, voyant des regards curieux épier ses moindres gestes, elle resta là, bravement, à causer au milieu des groupes.

Un ennui respectueux faisait étouffer sous les mouchoirs de légers bâillements. La soirée était l’instant pénible de la journée. Les nouveaux invités, ne sachant