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par Kleuker. Les livres originaux apportés par Anquetil de l'Inde ainsi que ses propres manuscrits, y compris les brouillons qu'il avait écrits à Sourate, se trouvent maintenant recueillis à la bibliothèque royale de Paris. Il est donc permis d'espérer qu'on arrivera tôt ou tard à une solution plus ou moins complète. En ce moment deux orientalistes, M. Burnouf à Paris et M. Olzhausen à Kiel dans le Danemark, sont occupés à reproduire une partie du Zend-Avesta dans le texte original, avec une traduction et des notes. Le premier s'est surtout aidé des commentaires en sanscrit, et le second des commentaires en pehlvi, deux langues qu'Anquetil connaissait faiblement. Ces deux entreprises fourniront nécessairement des vues nouvelles, et les savans auront sous les yeux un moyen de critique qui leur manquait. Parmi les autres ouvrages d'Anquetil nous citerons sa Législation orientale, 1778; Recherches historiques et géographiques sur l'Inde, 1786; \IInde en rapport avec l'Europe, 1790, 2 vol. in- 8°; Oupnek'kat ou Upanischada (extraits des Vedas), 1804, 2 vol. in-4o. C'est une traduction latine de la version persane des Oupnek'hat ou Secrets qu'il ne faut pas révéler. Nous avons dit qu'Anquetil était d'un caractère ardent et impétueux on en peut juger, par la relation de ses voyages qui sert d'introduction au Zend-Avesta, et qui par la chaleur dont l'auteur était pénétré, offre une partie de l'intérêt des Confessions de Jean-Jacques Rousseau. Anquetil, à la fin do sa vie, avait presque rompu tout commerce avec les hommes il se nourrissait d'herbes à la maniere des brahmines, dont il vantait beaucoup le régime austère; il mourut à Paris l'an 1805. \J R. ANQUETIL DE BRIAJÎCOCUT troisième frère du précédent, fut aussi envoyé dans l'Inde, avec diverses missions, sous les auspices de Malesherbes, en 1756, et il se trouvait encore à Sourate en 1760. C'était un homme savant il favorisa les recherches et fut utile aux immenses travaux d' Anquetil -Duperron. V-e. ANSCIIAIRE (saikt), appelé Ansgar dans une charte de Louis-le-Débonnaire, surnommé l'apôtre du Nord, naquit en Picardie le 8 septembre 801, et fut élevé dans la vieille Corbie, d'où il passa à Corvey en Westphalie. Il fut chargé du soin d'enseigner les lettres dans la nouvelle abbaye et d'instruire le peuple. Le zèle et la capacité dont il fit preuve dans ces fonctions lui méritèrent l'estime publique. Harold ou Hériold, roi de Danemark, avant de quitter Mayence où il avait reçu le baptême, pour retourner dans ses états, demanda des missionnaires qui pussent y introduire le christianisme qu'il venait d'embrasser. On lui donna Anschaire, qui partitavec Autbert et obtint d'abord de grands succès, mais qui fut obligé de s'enfuir à la suite d'Harold, dont la violente ardeuravait soulevé les Danois. Bioern, roi de Suède, envoya peu après des ambassadeurs à Louis-le-Débonnaire Anschaire les suivit à leur départ et obtint du roi la permission de prêcher l'évangile dans son royaume. Ses prédications furent accompagnées d'un succès éclatant; Anschaire baptisa un grand nombre de prosélytes, bâtit une église, et revint dans son monastère en 831. L'année suivante, le pape Grégoire IV le nomma légat du saint-siége et premier archevêque de Hambourg. Après la ruine de cette ville par les Normands, en 845, Anschaire se réfugia à Brême, d'où il dirigeait les restes de son troupeau dispersé par les barbares. L'évêque de Brême étant mort en 849, le roi Louis unit les deux évêchés de Hambourg et de Brême, sous la direction d'Anschaire. Le pape Nicolas Ier le déclara son légat pour prêcher l'évangile chez les Suédois, les Danois, les Slaves et les nations voisines. Anschaire retourna en Danemark, sous la protection du roi Éric, pour remédier aux désordres que son absence avait causés et que n'avaient pu arrêter les missionnaires qui lui avaient succédé. Il parvint, à force de travaux, à faire refleurir la religion chrétienne. Il fit aussi un voyage en Suède, où il réussit également à extirper les abus qui s'étaient glissés dans l'église.