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dans plus d’une ville. Telle étoit, dans la ville de Reims, la statue pédestre de Louis XV, qui depuis peu vient d’être refaite en bronze, cl replacée sur sa même base. Telle est, dans la cour de l’hôtel-de-ville de Paris, la statue en bronze de Louis XIV, faite par Coisevox.

STATUE PERSIQUE. On a donné quelquefois ce nom à des figuras d’hommes, faisant dans l’architecture fonction de colonnes. Cette dénomination leur vint du récit de Vitruve, qui décrit un portique de Sparte, lequel avoit, en place de colonnes, des statues représentant des Perses, monument de la victoire remportée sur l’armée de Xerxès. Cette étymologie fait pendant, chez cet auteur, à celles desstatues féminines appelées caryatides, du nom des femmes de Carie. Sans contester ici, que ces deux explications purent être autrefois accréditées, par l’opinion régnante au temps de Vitruve, on peut croire que l’emploi de statues, soit viriles, soit féminines, en place de colonnes, peut, ou avoir précédé l’époque historique que Vitruve leur assigne, on avoir été tout-à-fait indépendant des faits auxquels il prétend en attribuer l’origine. Les figures colossales en forme d’Atlantes ou de Télamons, qui formoient comme l’ordre supérieur de la nef du temple de Jupiter Olympien à Agrigente, étoient alternativement viriles et féminines. Voyez TÉLAMON, CARYATIDE, PERSIQUE.

STATUE ROMAINE OU A LA ROMAINE. On appelle ainsi, pour les distinguer des statues grecques ou à la grecque (voyez plus haut), les statues, soit qu’elles soient réellement antiques, soit que l’art des Modernes les ait habillées dans le costume romain.

Les Romains distinguoient les statues de ceux de leurs compatriotes auxquels ils eu élevoient, suivant la diversité des vêtemens qu’on leur donnoit.

On appelait paludatœ les statues des empereurs, avec un loug manteau par-dessus leur cuirasse. On donnoit le nom de thoracatœ aux statues militaires, seulement avec la cotte d’armes. Les statues des simples soldats s’ appeloient loricatœ. Quant aux statues de personnages représentés sous le costume civil, on appeloit trabeatœ celles des sénateurs, des augures ; togatœ celles des personnes revêtues de la toge, et tunicatœ celles de ceux qui n’avoient que le vêtement de dessous, c’est-á-dire la tunique, La stola étoit l’habillement que les femmes portoient par-dessus la tunique, et les statues vêtues de la stola étoient nommées stolatœ.

STÈLE, s. f. Ce mot est grec et signifia (ce qu’ou lui fait signifier encore aujourd’hui, dans la langue de l’archéologie) une colonne, un cippe, un terme, pent-être même un obélisque,


c’est-à-dire toute espèce de monument en pierre, d’une forme plus ou moins alongée, circulaire ou quadrangulaire, se terminant peut-être sonvent en pointe, et sur lesquels on gravoit des inscriptions, des symboles, etc.

Une inscription grecque, trouvée depuis peu d’années en Egypte, sur un socle qui avoit appartenu à un obélisque transporté à Londres, fait mention de la conservation d’une stèle élevée en mémoire d’un bienfait obtenu par les auteurs de ce monument. On a conclu de là que le mot stèle avoit pu convenir et être donné aux pierres obéliscales.

Il paroît que, dans les plus anciens temps, les stèles étoient comme des espèces de fastes historiques, où l’on gravoit les événemens mémorables.

Si l’on consulte l’étymologie du mot, qui est ςαω, ancien verbe qui a fourni le futur ςησω au verbe ιςημι, et qui signifie être debout, ériger, etc. , stèle auroit simplement exprimé en grec l’idée de pierre debout. Or, comme dans toute l’antiquité on trouve l’usage de graver sur des pierres debout, n’importe de quelle forme et dans quelle dimension, les lois, les actes publics, et une multitude d’autres notions, il nous paroît que ce mot peut très-bien avoir renfermé, dans la manière de parler des Grecs, jusqu’aux obélisques égyptiens, qui n’étoient rien autre chose que d’énormes pierres debout, chargées d’inscriptions en caractères hiéroglyphiques.

STÉRÉOBATE. Ce mot est grec, et se compose de deux mots qui signifient, l’un solide, et l’autre, porter. Vitruve a latinisé ce mot, et s’en sert en le confondant même avec le mot stylobate.

Stéréobate se dit aussi dans le langage technique de l’architecture en français, mais on emploie beaucoup plus ordinairement le mot soubassement. Voyez ce terme.

Stéréobate exprime donc l’idée générale de soubassement. Quoique Vitruve s’en soit servi comme d’un synonyme de stylobate, Gagliani a fait observer que le mot stéréobate doit particulièrement signifier, dans les soubassemens de colonnades des temples, ce petit mur sur lequel s’élèvent les colonnes, avec cette distinction, qu’il doit être lisse et sans profils, tandis que le mot stylobate est réservé à signifier ces sortes de soubassemens, qui sont ornés de bases et de corniches. D’après cette théorie, le premier répondroit à ce qu’on appelle socle, et le second à ce qu’où appelle piédestal.

STÉRÉOTOMIE, s. f. Mot pris du grec, et Qui signifié Aujourd’hui, that la composition des Deux LUN. solide et coupé exprimoit jadis, savoir, coupé des solides. Voy. COUPE DES PIERRES.

STRATONICÉE. Ville de l’Asie mineure, dans