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la Carie, où il s’est conservé un assez bon nombre de restes d’antiquités.

Quoique cette ville, comme son nom l’indique, remonte à un âge assez reculé, puisqu’elle reçut ce nom de Stratonice, femme d’Antiochus Soter, il paroît qu’elle fut rebâtie en grande partie par Adrien. On croit en effet, dit M. de Choiseul-Gouffier, retrouver dans ses ruines l’empreinte d’un goût postérieur à l’ère des Seleucides, et peu digne de cette époque glorieuse pour les arts.

Stratonicée avoit été célèbre par deux grands temples, celui d’Hécate et celui de Jupiter Chrysacoreus, où se réunissoient les habitans des villes de la Carie. On n’y en reconnoît plus aujourd’hui le moindre vestige, mais on y trouve ceux de plusieurs autres monumens.

Tel est le mur d’une enceinte carrée, un peu plus longue que large, formé par une muraille de marbre blanc. Les faces extérieures de ce monument sont décorées d’une base et d’une corniche de sort bon goût. Au-dessous de celle-ci sont des ornemens circulaires en forme de patères ou de boucliers. Les deux degrés qui s’élèvent au-dessus de la corniche, et qui indiquent des retraites de pierres en forme pyramidale, firent soupçonner que le monument avoit été du genre sépulchral. Cette conjecture se trouva confirmée par une longue inscription grecque, en tête de laquelle on lit : Monument de Philecus.

Parmi les ruines de Stratonicée, on remarque les restes d’une muraille qui paroît avoir formé l’enceinte d’une cour, dont l’intérieur étoit décoré par des colonnes corinthiennes. Elles sont trop espacées pour que les architraves pussent porter de l’une à l’autre. Leur fût est entièrement lisse ; leur hauteur a neuf diamètres, et le diamètre est de quatre à cinq pieds. Le plan du chapiteau est elliptique. Il diffère du corinthien ordinaire par la grandeur des volutes, par l’ordonnance, la forme et la division des feuilles, qui sont celles de l’olivier.

Le voyageur à qui nous empruntons ces détails, fait mention, au milieu des débris de cette ville, des restes encore fort remarquables d’un théâtre en marbre, dont le plan, dit-il, ne diffère de celui de Telmissus que par quelques détails. Il y a remarqué que les accoudoirs qui terminent les gradins, au bord des escaliers, sont ornés de pattes d’aigles d’une belle exécution. La décoration de la scène étoit ornée de colonnes et de statues, dont on voit encore les débris à la place qu’elle occupoit. Il y a des tambours de colonnes ovales.

Au milieu d’une très-grande quantité de décombres, une porte encore entière attire l’attention. Les profils de son couronnement offrent plus d’une particularité. Premièrement, la corniche sculptée au-dessus du linteau du chambranle pose immédiatement dessus, sans frise ni architrave. Secondement, au lieu de profiler dans son retour


de chaque côté, elle est coupée perpendiculairement.

On voit à Stratonicée, entre quelques fragmens de sculpture, un autel circulaire avec des têtes de taureau et des guirlandes. Sur cet autel on découvre une inscription fort endommagée. Un débris d’entablement a conservé sur sa frise un bas-relief représentant une course de chars. Extrait du Voyage pittoresque de la Grèce, par M. de Choiseul-Gouffier.

STRIURE, s. f. Ce est, Arboisien colonne cannelée, each with cannelure fils listel. Voyez Cannelure.

STRUCTURE, s. f. Ce mot, forme du latin structura, est, Quoique Pris ordinairement Dans acception juin, plus noble, non synonyme du mot bâtisse. Il Exprime La Manière Dont non édifice Construit is. Il Différé de la construction, en sens CE, Qué CE dernier mot s’applique généralement, Soit à this partie de l’architecture Qui Comprend tout Ce qu’il ya DANS CET art de matériel, de mécanique, de scientifique, Soit à la qualité Ou des Matériaux de Leur emploi Dans bâtiment des Nations Unies ; la structure, bien au contraire, terme, plus relevé, et si l’On Peut dire du langage poétique en genre CE, embrasse les Rapports Exterieurs de l’art Qui se manifestent aux yeux par la hardiesse des masses, la beauté des formes, les proportions des ordonnances, et l’habileté de l’exécution apparente.

STUC, s. m. De l’italien stucco, qui signifie matière propre à boucher, enduit, etc.

On appelle ainsi une composition, ou une espèce de mortier fait avec de la poudre de marbre et de la chaux, dont on se sert, dans l’architecture, pour faire des enduits ou revêtemens, des ornemens, et toutes sortes de figures en bas-relief.

Il nous est resté, dans un grand nombre de ruines d’édifices anciens, des ouvrages de stuc, dont la conservation prouve quelle peut en être la durée. La construction des Romains fut surtout favorable à l’emploi du stuc. Soit qu’ils usassent de cette sorte de maçonnerie, ou de simples pierrailles et d’autres petits matériaux, étoient rendus adhérens entr’eux par le mortier liquide de chaux et de pouzzolane ; soit qu’ils usassent de la brique, de l’opus incertum ou du reticulatum, dont les joints se remplissoient de même mortier, ils couvroient ces bâtisses d’enduits de stuc qui s’y attachoient avec une grande ténacité. Sur ces enduits communs, ils étendoient une nouvelle couche d’un stuc beaucoup plus fin, qui pouvoit recevoir un beau poli. Cet enduit de stuc recevoit, ou de la peinture ou des figures faites en bas-relief de la même composition, mais encore plus soignée. C’est de ce genre de stuc que doit parler Vitruve sous les mots albarium opus ou opus coronarium.