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64 VUE VUI


en Flandre, où toutes les maisons ont de ces sortes d’étages souterrains, qui n’ont pas d’autres vues que des vues de terre.

VUE DROITE. Vue qui est directement opposée à l’héritage, maison ou place d’un voisin, et qui ne peut être à hauteur d’appui, s’il n’y a six pieds de distance depuis le milieu du mur mitoyen, jusqu’à la même vue ; mais si elle est sur une ruelle qui n’ait que trois ou quatre pieds de large, il n’y a aucune sujétion, parce que c’est un passage public.

VUE ENFILÉE. On donne ce nom à une fenêtre directement opposée à celle d’un voisin, qui est à même hauteur d’appui.

VUE FAÎTIÉRE. Nom général qu’on donne à un très-petit jour, comme une lucarne, un œil de bœuf, pris vers le faite d’un comble, ou la pointe d’un pignon.

VUE DE SERVITUDE. Vue qu’on est obligé de souffrir, en vertu d’un titre de sujétion qui en donne la jouissance au voisin.

VUE DE SOUFFRANCE. Vue dont on a la jouissance par tolérance ou consentement d’un voisin, sans titre.

VUE. Ce mot s’emploie différemment et s’applique à plus d’un objet dans le langage des arts du dessin.

Comme dans le bâtiment on a donné (voyez l’article précédent) à l’ouverture des maisons appelée fenêtre, par laquelle on reçoit le jour, et l’on voit les objets du dehors, le nom de vue, on le donne réciproquement aux objets que l’œil embrassera par cette ouverture. Ainsi l’on dira que de telle fenêtre d’un bâtiment on a une belle vue, ou une vue désagréable.

Le mot vue devient, en ce sens, synonyme d’aspect. La peinture de paysage est particulièrement celle qui s’est emparée de cette dénomination. On appelle donc vue le portrait d’un site qu’on a fait d’après nature, et on distingue par ce mot l’image fidèle d’un site exactement copié, d’avec celle dans laquelle l’artiste n’ayant en vue aucun lieu particulier, est lui-même l’auteur des combinaisons de lignes, de lointains, d’objets empruntés sans doute à la nature, mais qui, rassemblés par son imagination et modifiés par son goût, n’exigent ainsi réellement nulle part.

Vue Signifie donc souvent, en terme d’art, la représentation, par le dessin ou la couleur, non-seulement des scènes de la nature, mais d’une multitude d’ouvrages qui sont du domaine de l’architecture. L’architecte emploie ce terme, soit qu’il représente en dessin l’ensemble ou les parties de monumens qui existent, soit qu’il veuille


donner une idée claire et précise de son invention, el soumettre à l’esprit, par l’organe des yeux, ses projets ou ses compositions.

Trois sortes de vues sont nécessaires pour en compléter l’image.

Il y a la vue de l’édifice en plan. On suppose que toute l’élévation des masses est supprimée, et qu’il ne reste sur le terrain que la trace de ces masses, c’est-à-dire des murs, des piliers, des colonnes.

Il y a la vue qu’on appelle géométrale, dans laquelle on figure toutes les proportions des masses et des parties, sans avoir aucun égard aux diminutions que les objets représentés devroient subir, pour se conformer à la manière dont l’œil les voit d’un point donné.

Il y a la vue qu’on appelle perspective. C’est celle dans laquelle le dessin, accompagné si l’on veut d’ombres et de clairs, dégradés ou renforcés selon la proximité ou l’éloignement des objets entr’eux, fait voir les masses d’un bâtiment, de manière que les parties paroissent fuyantes par proportion, depuis la ligne de terre jusqu’à la ligne horizontale.

Vue est le nom qu’on donne à un dessin, à une estampe, à un tableau qui représente un bâtiment, un lieu, un site, une ville, etc. , tous objets qu’il faut, dans la nature, considérer de loin pour en embrasser l’ensemble. Ainsi dit-on les vues de Rome, pour signifier les divers aspects ou points de vue que la peinture ou le dessin en ont représentés.

On appelle point de vue l’étendue d’un lieu qui borne la vue et où la vue peut se porter. On dit d’une maison qu’elle a de beaux points de vue.

On donne le même nom à l’endroit précis où l’on doit se placer, non-seulement pour voir les objets, mais pour les bien voir, c’est-à-dire sous leur aspect le plus complet, le plus intéressant et le plus favorable à leur effet. Tout objet, tout ouvrage est particulièrement destiné a produire un effet principal, d’un certain endroit, d’une certaine distance en rapport avec ses dimensions. Ce qui est vrai de tous les ouvrages, l’est encore plus des œuvres de l’architecture, qui ont d’innombrables points de vue. Mais il en est un qu’indique sa proportion et auquel le spectateur doit se placer pour en bien juger. Voyez POINT DE VUE.

Vue s’entend aussi de la manière dont chaque spectateur peut considérer un objet. Dans ce sens on dit une vue de côté, une vue de haut en bas, une vue de bas en haut, une vue d’angle. On dit d’un objet, d’un bâtiment, qu’il est représenté à vue d’oiseau. Toutes ces locutions expriment les différences de position du spectateur, par rapport à l’objet que son œil embrasse.

VUIDANGE, s. f. On exprime par ce mot le transport des décombres et des ordures qu’on enlève d’un lieu, d’un récipient quelconque que