mobilité qu'exigent les vastes combinaisons de la stratégie moderne. Enfin l'artillerie française a amélioré et perfectionné presque toutes les branches de son important service.
Le Dictionnaire de l'Artillerie pour l'Encyclopédie méthodique a été publié en 1822, et de grands changemens ayant eu lieu depuis cette époque, il devenait indispensable d 'y faire un Supplément. Pour rendre ce Supplément le moins incomplet possible, je me suis aidé, dans mon travail, de tout ce que j'ai pu trouver dans les ouvrages scientifiques ; car l'artillerie, non-seulement appelle à son secours toutes les sciences qui peuvent éclairer sa marche devenue plus assurée, mais encore cherche à tirer parti de toutes les productions de l'industrie pour perfectionner son matériel.
Ainsi que je l'ai fait dans le Dictionnaire, j'ai évité de donner avec trop de détails des articles qui sont encore susceptibles d'amélioration ou de changement : tels sont l'art de la fonte des bouches à feu en bronze, la fabrication des poudres de guerre, les armes à percussion, etc. J'ai parlé au contraire, avec quelques détails, des choses nouvelles qui doivent inspirer de l'intérêt aux officiers d'artillerie, telles que le Nouveau Système d'artillerie de campagne, de siége, de place et de côte ; la fabrication de lames de sabres en acier fondu malléable, celle des cuirasses en étoffe, c'est-à-dire en fer et en acier amalgamés ensemble ; l'essai d'armes à vapeur ; la dessiccation des bois de fusil par la vapeur, sans en altérer la qualité ; le salpêtre exotique, article d'une haute importance ; la presse hydraulique employée dans la fabrication de la poudre à canon ; les inflammations spontanées des charbons triturés ; les silos proposés dans ces derniers temps pour servir de dépôt de poudre de guerre, par analogie avec ce qui s'est pratiqué chez les Romains pour la conservation des grains destinés à l'approvisionnement des armées ; le nitrate de soude, substance en quelque sorte nouvelle sur les marchés de l'Europe, et qui sera d'un grand intérêt pour la direction des poudres et salpêtres et pour l'industrie française, etc.
Je n'avais rien donné dans le Dictionnaire sur la fortification et les mines, ces objets importans étant du domaine du génie militaire ; cependant j'ai cru devoir consigner dans ce Supplément les définitions essentielles des termes de ces sciences si nécessaires aux officiers d'artillerie, car les bouches à feu sont le principal agent qu'on emploie pour conserver ou pour réduire les places fortes. renvoyant pour des détails aux savans ouvrages de Cormontaigne, Bousmard, Saint-Paul, etc.
J'ai aussi consigné des termes d'hippiatrique, tous les officiers d'artillerie étant susceptibles de commander des compagnies d'artillerie à cheval, etc.
