Page:Encyclopédie méthodique - Arts et métiers mécaniques, T04.djvu/317

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
302
MAÇ – MAÇ


sur les piédroits avec les ceintres, en place desquels, par économie, l’on applique des potreaux & linteaux.

On pose des gargouilles, bornes, bancs de pierre où il en faut, avec massif de maçonnnerie dessous, des seuils aux portes, des appuis, des balcons en balustrades, ou en entrelacs aux croisées ; enfin, des parpins sous les cloisons de refend.

Arrivé à la hauteur des entresols, on pose le premier plancher, on en lie les pièces dans les murs avec des liens & étriers de fer, les murs de face avec des chaînes, tirants & ancres à la hauteur de chaque plancher, & l’on continue ainsi jusqu’aux combles, scellant les planchers à mesure que les charpentiers les posent & élèvent les cloisons.

Si le bâtiment ne peut être couvert avant l’hiver, il faut prévenir les gelées, & couvrir les murs à force de pailles ou paillassons, & mieux encore avec un lit de paille & des décombres par dessus jusqu’après l’hiver, ainsi que toutes les pierres qui sont sur l’atelier, afin qu’encore empreintes des humidités de carrières, elles ne soient point exposées à la gelée. Si la belle saison n’est pas trop avancée, on fait les légers ouvrages.

Des légers Ouvrages.

Tous les ouvrages en plâtre, qui ne sont point gros murs ou massifs, sont réputés légers ouvrages, & se paient ordinairement 10 liv. & 10 liv. 10 sols la toise superficielle.

Les uns hourdés, s’appliquent aux cloisons, planchers, escaliers & poteries. Les autres enduits, s’appliquent aux plafonds, corniches, saillies, & aux surfaces de murs, portes & croisées.

Les cloisons se font en charpente ou en menuiserie.

Les premières de six, sept ou huit pouces d’épaisseur, sont de deux sortes. Les unes à bois recouverts, hourdées, pleines & enduites, ou bien creuses & enduites, sont formées de poteaux, décharges & tournisses, espacées des quatre à la latte ; c’est-à-dire, de façon qu’une latte, fixée à environ quatre pieds de longueur, puisse embrasser quatre poteaux assemblés dans la sablière du haut qui porte les solives du plancher, & dans la sablière du bas posée sur un parpin de pierre dure, de deux pouces d’épaisseur plus que la cloison élevée sur la maçonnerie des murs.

Les deux sablières arrêtées avec les autres parties de charpente, de liens, étriers, tirans & ancres de fer contournés suivant les places, on attache sur les poteaux & tournisses des lattes en, liaison de chaque côté, éloignées entre elles de cinq à six pouces, qu’on appelle à claire-voie, & l’on garnit i’intervalle en pierraille, plâtras & gros plâtre gâché, ce qu’on appelle hourdage ; & sur les lattes, on applique une première couche de plâtre gâché passé au panier, ce qu’on appelle crépis ; & ensuite une deuxième couche passée au sas ou tamis, ce qu’on appelle enduit.

Cette dernière est gâchée très-claire, & s’applique avec un balai de bouleau plongé à diverses reprises dans le plâtre liquide, & sur lequel on passe la truelle, pour l’unir à mesure qu’il devient dur ; & lorsqu’il commence à l’être, on passe le riflard çà & là en tout sens ; d’abord par le côté brételé, & ensuite par l’autre, pour en dresser la surface.

Lorsqu’on fait les cloisons creuses, on attache les lattes tout près les unes des autres, ce qu’on appelle à lattes jointives, laissant vide I’intervalle des bois, & l’on applique dessus les crépis & enduits en plâtre, comme à la précédente.

Les premières ont l’avantage d’assourdir les pièces & d’empêcher la voix d’en traverser l’épaisseur, ce que n’ont point les autres, à travers lesquelles les maîtres sont entendus des domestiques.

La deuxième sorte de cloison à bois apparens, est aussi composée de poteaux assemblés dans la sablière du haut & dans celle du bas, ayant chacun & de chaque côté des rainures, entre lesquelles on fixe des petits ais hachés & garnis de clous ainsi que les poteaux, & l’on remplit I’intervalle de plâtras & de plâtre, gui s’accrochent dans les hachures & clous.

Lorsque le garni a pris une certaine consistance, on le couvre de deux couches de plâtre semblables aux précédentes, jusqu’à la surface des bois qu’on laisse apparens.

Les cloisons en menuiserie de trois à quatre pouces d’épaisseur, sont, comme les précédentes, pleines ou creuses ; mais au lieu de, poteaux, on les fait en planches de bois de bateau ou de moindre valeur, fixées haut & bas dans des coulisses à rainures, attachées sur Íes plafonds & planchers. On les couvre, comme les autres, de lattes à claire-voie ou jointives, & ensuite de crépis & enduits en plâtre.

Les planchers sont en général de trois sortes. La première, suivant l’ancienne méthode, est composée de poutres sur lesquelles sont pesées des solives simples, solives d’enchevêtrure, & chévêtres portés sur les murs, lattes par dessus à lattes jointives & recouvertes d’une aire de plâtre, pour être par la suite carrelé ou parqueté, & le dessus des entrevoux plafonné, c’est-à-dire, recouvert d’un enduit de plâtre.

A ces planchers l’on réserve des intervalles vides, que l’on remplit de plâtras & plâtre soutenus de chévêtres de fer, sur une partie desquels on pratique des foyers au besoin ; la sûreté publique & les lois exigeant qu’ils soient éloignés des bois & autres matières combustibles.

Lorsque les planchers n’ont point de foyers ou qu’ils ne sont pas placés où on les désire, on est obligé pour lors de les poser sur les poutres & solives, ce qu’on ne peut faire sûrement & suivant la loi, qu’en les élevant au dessus du carreau avec un rang de briques d’épaisseur.