Page:Encyclopédie méthodique - Economie politique, T01.djvu/167

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jouit. Il fait entrer dans son port deux mille vaisseaux par an : tandis qu’à peine en entre-t’il douze cens dans celui de Londres, ce commerce, exercé sans langueur sur toutes les branches possibles, la met en état de fournir à la dépense particulière de la province de Hollande, dans la mêine proportion que cette province fournit aux dépenses générales de toute k république. Amsterdam paie feule plus de k moitié de toiit ce que paient ensemble les autres villes de fa province. De cent florins que demandent les états-généraux, k province de Hollande-seule en paie près de cinquante-huit ; 8c de ces cinquante-huit, k quote-part d’Amsterdam est toujours au moins de vingt-.sept : cependant cette ville n’est que la cinquième en rang dans k province ; elle est après Dordrecht, Haarlém , Delft Sc Leyde. Voyelles articles ETATS-GÉNÉRAUX 8C HOLLANDE.

ANARCHIE, c’est, à proprement parler, la situation d’un état où le désordre se trouve à un tel point, que personne n’ayant assez d’autorité pour commander & faire respecter les loix, il n’y a plus ni gouvernement, ni police, ni subordination : le peuple alors sc conduit comme il veut, fans aucune espèce de règle. On dit aussi que Y anarchie règne dans un état, lorsque les différens corps qui composent k nation empiètent respectivement sur leurs droits 8c leurs prérogatives, Sc que la puissance exécutrice laisse impunément violer toutes les loix. • Toutes les formes de gouvernement peuvent dégénérer en anarchie ; mais k démocratie n’est souvent elle-même qu’une anarchie modifiée ou palliée, qui-finit tôt ou tard par une véritable anarchie. L’histoire de tous les temps nous montre les agitations 8c les orages auxquels le gouvernement populaire est exposé. Comme dans la démocratie Tindépendancè de • chaque individu n’est Hmitée que par des loix qu’il est censé s’imposer à lui-même, il est plus’disposé à s’affranchir de ces entraves. Cependant il n’y a que Tinflexibilité de ces mêmesloix qui puisse préserver Tétat populaire des malheurs de la licence Sc de Yanarchie’. Le peuplé èst-à -kfois souverain 8c sujet, & il.a besoin de toutes les qualités de l’un 8c de l’autre pour remplir scs fonctions & ses devoirs. C’est fur-tout dans les républiques que Tinstruction, l’éduçarion 8c les moeurs sont nécessaires. M . d^Montesquieu, eh disant que la vertu étoit le principe des républiques, n’a pas prétendu que lès autres formes de gouvernement, pussent s’en passer ; mais il a eu raison de croire que les républiques ont un plus grand besoin de principes de morale sévères , 8c d’une éduçar tion austère, qui forme à toutes lès vertus sociales, à k modération, à la justice, à Thumanité. Voyei les articles.ORDRE PUBLIC & RESTAU-RATION DE L’ORDRE.

ANCIENS. - Les Juifs appelloient, autrefois anciens, toutes les personnes distinguées par leurs emplois dans Tétat civil ou ecclésiastique. Voye^ Levit. ix.. x .nombr. xxn. 4. 7. Matth. XVI.’ÍI. XXI . 2.3.act. iv. 8. Ainsi leurs ^’îcieslíressembloient à- quelques égards, aux Gerontes des grecs & aux Senatores dés romains. ’ Ils donnoient fur-tout le nom d’anciens aux préposés, aux juges des tribus^ ou aux chefs dès familles , qui dévoient connoître des affaires d’une, certaine importance. Deut. XIX. ri. xxi. 19. 20. Tels furent ces soixante-douze anciens que Moïse. établit comme magistrats subalternes, pourle soulager dansle gouvernement. Ex.xvn. xxiv. 1. 9. nombr.jci. 16.-24. Ce fut, dit,-on,Ja première origine de ce conseil illustre, qui fut appelle dans la fuite lé grand Sanhédrin. Matth, xxn. 3. act. ri. 1z. xx. y. Le titre d’anciens fut aussidonné, parmi les Juifs j à ceux qui tenoient le premier rang dans les synagogues , Sc leur chef fut même appelle quelquefois Yancien par excellence ; ce qui’signifioit./áflwr./ëniorum. Du temps des apôtres on appelloit aussi anciens les docteurs des âges préeédens.^ dont les pharisiens vantoient si fort les préceptes. Matth. XV. 2. ’ - II, étoit naturel d’accorder le même titre aux docteurs 8c aux chefs de Téglise chrétienne, qui remplissoient-, dans les assemblées religieuses i les fonctions que lés anciens exerçoient dans les synagogues dés Juifs. Au quatrième siècle de Téglise chrétienne, les anciens ne furent plus que des docteurs soumis entièrement à Tévêque, qui les chargeoit d’une partie de scs fonctions. > Ils prêchèrent Sc ils administrèrent les sacremensen Tabsence ou en la présence de Tévêque ; , mais il falloit alors qu’ils en reçussent le pouvoir. Ils lifoient les évangiles, ilsexhortoient le peuple ; mais c’étoit toujours Tévêque qui faisoit le sermon, conclo, traSatlq, Gpteler adconstit. apost, L. II. c. LVII ; à moins qu’il ne leur permît de le remplacer en cette occasion. Valerius accorda cètte permission à saint Augustin : Pojfì. de Vit. Augufi. c. IV . Dodwdl Disert. : Hesychius, Lucien, Origène 8c Jérôme obtinrent aussi cet hon- . neur, réservé à ceux dés anciens qui étoient les plus fçavans. Les anciens partagèrent cependant avec Tévêque k jurisdiction erice qui regardoit la discipline ecclésiastique ; ils étoient du conseil appelle presbytère , où ressortissoient ces matières. L’évêque íìégeùit - dans une chaire , 8c lés anciens étoient assis à ses côtés, dans des chaires moins élevées, 8c disposées en forme de cercle ; c’est pour cela qu’on leur donna le titre : de adsejfores eplfioporum, St que Tassemblée s’appelloit corona presbyterìl. Tout s’y passoit à la pluralité des voix ; il ne sc faisoit rien de considérable dans Téglise qu’après k décision du presbytère ; ainsi k jurisdiction n’ap-