Page:Encyclopédie méthodique - Economie politique, T01.djvu/192

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Mais ces nouvelles dignités de l’homme du peuple, lui font perdre quelque chose de cette puissance qui pouvoit le rendre redoutable. S’il passé dans la chambre des pairs, son influence n’est jSjiis à craindre ; 8c la constitution lui fait trouver Tostracifme dans là récompense, qu’on lui donne. Je citerai pour exemple le célèbre Pift. Son mouvement étqit grand, 8c sa course rapide ; c’étoit,’si Ton veut, un’ torrent qui alloit tout renverser ; mais à peine -fut-il - lord Chatam, qu’il perdit fa popularité Sc son crédit. • Les loix d’Angleterre ne souffrent point cette réunion de pouvoirs, qui a perdu tant de répuT bliques. Elles n’offrent à J’ambitieux aucun moyen de profiter de Tinadvertance , oumême dela rec ònnoissance du peuple, pour s’en faire ; le tyran ; 8cla force publique, dont le roi est dépositaire, tant que les choses restent dans le cours légal, est inébranlable. " ’ Dans’les états où Texécutión des loix est remise en plusieurs mains, cette division,,8c la mobilité qui en est la fuite, dérobent toujours la véritable cause des maux de Tétat. Au milieu de cette éternelle variation deschoses, aucun principe nes’étabht, 8c les-malheurs restent fans utilité. Les tribuns militaires ou lés consuls , les pa-_ triciens ou ceux qu’on appelle nobles , envahissent tout : tantôt on est opprimé par des consuls, 8c tantôt par des dictateurs. La tyrannie, dans ces gouvernemens, ne renverse pas toujours les barrières, mais elle s’élance par-déssus : lorsqu’on la croit bornée dans un lieu., elle reparaît teut-à coup dans un autre : si elle se joue des efforts du peuple, ce n’ést pas qu’elle soit invincible, mais c’est qu’on nersait où T attaquer- ; si on la saisit avéc les bras d’Hercule / elle échappe avec lés ruses de Protée. •Mais, en. Angleterre, Timmobilité 8c la grandeur de lá force exécutrice des loix, ont prévertu cette erreur ; les peuples , constamment tournés vers cetté forteresse antique du pou’voit, royal,

ne la perdent pas de vue depuis scpt siècles ; ils en ’ considèrent avec inquiétude í-outes les parties) ; ils, ! en observent toutes les issues ; ils ont même percé la terre, pour en découvrir les souterrains 8c les voies’ secrettes,, - ’ Réunis-paria grandeur du danger, ils ont formé [ régulièrement leurs attaques ; ils ont établi, d’à-, i bord au loin,-,eurs ouvrages ; il Tes Ont ensuite rapproché successivement ; 8c lorsque les barrières. ; qu’ils avoient jetées autour de Tenceinte sc’sont trouvé ébranlées’par lés efforts de là puissance royale,, ils en ont établi de nouvelles. Après avoir obtenu la grande charte ; ils ne sc sont pas crus,en sûreté, ils ont demandé souvent la confirmation de cette charte ; ils ont demandé ensuite" Tacte de la pétition des droits 8ç. celui de la seizième année de Charles"Ier. Quelques années après on vit s’établirT’acte . d’habeas. corpus ; 8c le bill des.droits est encore postérieur. Enfin , dans toutes les circonstances, les anglois ont Tinestimable avantage de connoítre avec certitude la source de leurs.maux ; 8c chaque oppression, chaque éruption particulière, en indiquant un endroit foible, a procuré, un nouveau rempart à la liberté.-Pour tout dire en deux mots, Je pouvoir qui gouverne en Angleterre est. redoutable 5 mais ii avertit : scs ressources sont vastes , mais on les connoìt. . .",-,, .

Lorsqu’on étudie Thistoire politique d’Angleterre, pn voit avec étonnement que depuis la restauration, on a fait toutes les-loix utiles que les circonstances ont indiquées. Bien plus, on à changé très-peu de loix.particulières

Sc si Ton excepte

Tacte qui sous Georges Ier rendit les parlemens scptenniauXjle gouvernement n’a montré del’instabilité sur aucune des loix qui intéressoient la constitution. Si Ton compare une telle constance aux boule-verfemens continuels de la législation de quelques anciennes républiques, à la folie de" plusieurs loix qu’on y portoit (i ), 8c à la folie plus grande encore avecTaquelie on y renversoit les loix les plus salutaires lelendemain du jóur ou on les|avoit établies ; si ón sc rappelle les moyens extraordinaires auxquels la puissance législative étoit obligée de recourir pour se donner des entraves (i), on ne dourera plus de la supériorité deTa constitution d’Angleterre. >’ .Depuis la même époque de !a.restauration -, Je maintien, 8c même le progrès continuel de lá liberté,, n’a pas causé de troubles sérieux en Angleterre -. par troubles, sérieux ,. j’entends cestroubles qui font cesser, le pouvoir, des loix. Je demande oùí est .l’état : libre qui Tait’joui du : même avantage ? : On n’objectera pas.le :détrônement..de Jacques second, car ce détrôneraient se fit sans le.moindre désordre.., . •• : . , ’ Les-états de Teurope où l’on regarde : Je. plus la tranquillité comme une compensation de la perte de la liberté , .n’ont’, pasété plus, tranquilles. IÍ ne faut pas croire qUe YAngleterre est en feu, parcequ’il sc passé dès scènes violentes dáns là chambre . des.pairs.8c dans celle des communes-, -parce que (i ) Les Athéniens, entre autres loix, en avoient fait une qui défend’oit d’appliquer à d’autres usages qu’a l’ènrreti’ett iet théâtres, úhé partie dès revenus publics. ’* ’ -, . . ’ .’(z) On : avoir défendu, dans, plusieurs endroits, que personne proposât certaines cftoses, sous peine de mort’ ;:& ceírz qui pour le bien de. l’état, dafis une circonstance’pressante j.vouioient violer cette loi, comptant, fur la- compassion. dit peuple, paroissoient en public la corde au eciu, "