Page:Encyclopédie méthodique - Economie politique, T01.djvu/216

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de l’ouvrier donne un grand prix, elle a fait des établissemens propres à se procurer la jouissance de ce don du ciel dans toute son étendue.

Comme elle est située vers le nord , Sc qu’elle a un grand nombre de denrées superflues ; comme elle manque aussi d’un grand nombre de marchandises que son climat lui refuse, elle fait un eomv •merce nécessaire, mais, grand avec les peuples du -midi ; Sc choisissant les états-qu’elle favorise d’un commerce avantageux , elle fait des traités réci-. •proquement utiles avec la nation qu’elle a choisie. I Dans un état où d’un côté Topulence est extrême, Sc de l’autre les impôts excessifs, on ne peut guères vivre fans industrie avec une fortune -bornée. Bien des gens, sous prétexte de voyages ; ou de santé, s’exilent de chez eux, Sc vont íhercher Tabondance dans les pays de la scrvi--tude même. Une nation commerçante a un nombre prodigieux de petits intérêts particuliers ; ejlë peut •donc choquer Sc être choquée d’une infinité de •manières ; celle-ci devoit devenir souverainement -jalouse ’, Sc elle s’afflige plus de la prospérité des autres qu’elle ne jouit de la sienne. Ses loix, d’ailleurs douces 8c faciles, dévoient ; devenir si rigides à Tégard du commerce 8c de la : navigation qu’on seroit chez elle, qu’elle semblerait ne négocier qu’avec des ennemis. Cette-nation envoie au loin des colonies, mais -c’est plus pour étendre son commerce que fa domination. Comme on aime à établir ailleurs ce qu’on trouve | établi chez soi, elle donne au peuplé de scs cplo- | nies la forme de son gouvernement propre ; Sc ’, çe gouvernement portant avec lui la prospérité, -on voit se former de grands peuples dâns lés forêts mêmes qu’elle envoie habiter. Elle a autrefois subjugué une nation voisine’( ;), qui, par sa situation, la bonté, de ses ports, la Tiatùre de ses richesses, lui inspira de la jalousie : quoiqu’elle lui ait donné ses propres loix, elle la tient dans une grande dépendance ; de façon

que les citoyens y sont libres, 8c que l’état lui-même

est esclave (2). ’ •L’état conquis a un très-bon gouvernement civil , mais il est accablé par le droit des gens, Sc on lui impose des loix, de nation à nation, qui sont telles, que fa prospérité n’est que précaire Sc seulement en dépôt pour un maître (5). / Le peuple anglois habitant une grande iste, ;Sc étant en possession d’un grand commerce, a toutes sortes de facilités pour avoir des forces de mer ; 8c comme’Ta conservation de fa liberté demande qu’il n’ait ni places, ni-forteresses , ni armées de terre, ií a besoin d’une armée de mer, qui la garantisse des invasions ; fa marine devoit être supérieure à celle de toutes les autres puissances, qui, ayant besoin d’employer leurs finances pour la guerre de terre, n’en ont plus assez pour la guerre de nier. L’empire^de la mer a toujours donné aux peuples qui Tont possédé une fierté naturelle ; parce que, se sentant capables d’insulter par-tout, ils croient que leur pouvoir n’a plus de bornes que TOcéan. ,

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., L’Angleterre deyoit avoir une grande influence dans Jes affaires de ses voisins ; car, comme elle n’emploie pas fa puissance à conquérir, oriré-, cherche plus son amitié, Sc Ton craint plus fa haine, que Tinconstançe dé son gouvernement Sc sqn agitation intérieurehe semblent le promettre. Ainsi c’est le destin de la puissance exécutrice, d’être -presque toujours inquiétée7au dedans, & respectée au "dehors." " Lorsque .cette nation-devient Te centre dès négociations de l’Europe,-elle y porte un peu. plus de probité 8c.de bonne,foi que les autres ; parce, que ses ministres étant’souvent obligés dé jùsti-

fiér leur .conduite .devant,un ..confeiT’populàire’,

leurs négociations .ne peuvent .être seçrettèsj. Sc ils sont forcés d’être à.cèt égard un "peu plus honnêtes.gens. ’ ’-'""’ .’ .’." .",’ ""’".’ .’." ’"'. De plus, comme ils sont en quelque façon garàns des événemens qu’une conduite détournée pourroit.faire naître. Je plus sûr pour eux y est de prendre.le plus droiç .chemin., j ......_ ,-’. :.. , Les nobles ont eu à une certaine-époque Un pouvoir immodéré dans la nation, mais le monarque a trouve le moyen- de ; les abaisser, en élevant le peuple ; le point de Textrêmeservitude a été entre le moment dé l’abaissemeiit des grands, 8c celui où Je peuple a commencé à sentir son pouvoir.

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Cette nation ayant été autrefois,soumise’ajj pouvoir arbitraire, èjlè en a, én plusieurs occasions, cónservélé stylé ; dé maniéré : que , fur le fond d’un gouvernement Tibre , on voit souvent da forme d’un gouvernement absolu. A Tégard de la religion, comme dans cet état chaque citoyen á fa volonté, qu’il se conduit par conséquent par .ses propres lumières ou ses fantaisies, ,on y a beaucoup d’indifférence pour toutes ’ fortes de religions-, de quelque espèce qu’elles soient, Sc tout le monde en général y est porté à-embrasser la religion dominante ; mais l’esprit des individus n’étant contenu par aucun frein, dèyóity multiplier singulièrement les sectes. Ceux mêmes qui n’y ont point de religion , mettent une grande ardeur lorsqu’ils défendent " (1 | L’Irlande. V ".’.r "" .""’,. (2) Le gouvernement viênr d’adoucir i quelques égards la.servitude : de’rirlande

. mais il l’a
fait, malgré lui, & çn

í’écartant de ses principes. . "’. - : (3) les,loix qu’on a levoqué en saveur de l’irlande n’onr pas affranchi cetre contrée , ainsi que l’Europe l’a cru dsnî Je premier moment. Si "les iriandois veulent être’libres, il ne faut pas qu’ils se contentent de ce qu’ils ont obtenu.