Page:Encyclopédie méthodique - Economie politique, T01.djvu/259

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multiplier & se perpétuer, & qui fit & fait tout enfin pour lui.

C’est donc la.nature, c’est sa marche qu ri faut d’abord examiner. Par cet examen on voit’ que lé "besoin est le vrai înobile de l’homme ; que tous les hommes ont les mêmes besoins, que les moyens d’y ; satisfaire sont limites, tandis que la multiplication ;progres- £ve de Pespèce est sans bornés- D’où il fuit qu’après s’être mutuellement soutenus dans d’état-, de foíblesse, secourus pour la, recherche ; , ligués pour l’attaque & pour la défe.osé* les hommes semblent être inévitablement nés & répandus fur la terre pour s’y détruire enfin ,,& s’entredévoter les uns lés autres. . Cette triste spéculation, .à laquelle s’arrête sans doute la fausse politique,, qui consiste dans la jecherche des moyens de se prévaloir sur des voisins par lá force éç par Jafraude ,néfauroit satis- faire Pesprit de calcul, qui nous -démontre partout que là où la prudence médite & combine, cù Péquité règle & mesure, o.ù le travail régulier s’attache -& s’exerce , Jà finalement on trouve le succès. . En jettant un coup d’oeil rapide fur les moyens de subsistance , le politique calculateur démêle fcientôt, dans -ce terrible prpblême ;, le poinx essentiel qui justifié la nature toujours bienfaisante. II contemple Pagriculture, il apperçoit le don annuel- S ? miraculeux du doublement des avances qu’elle confié à Ja terre 5 il conçoit que c’est là ce-qui fait vivre le doublement de la population ; il voit -par le travail & par Pemploi utile de l’hòmmé, la rosée du ciel se joindre à’la fécondité de lá terré , pour rassasier l’homme avec toute fa famille & fa postérité , & pour le rendre enfin, selon le voeu de la nature, riche, puissant & heureux. Dès lors les calculs de Pagriculture deviennent ïa base sacrée de Yarithmétique politique y. mais comme celle-ci se doit à d’autres détails ;, elle laisse le soin d’approfondir les notions agricoles , £ imposantes par leurs conséquences , à la constance &, à la sagesse des maîtres respectables de l’airt nourricier," à Pexpérience des entrepreneurs du travail par. excellence ; & continuant ses spé-- dilations fur les autres travaux , elle s’occupè des essais &r des efforts de Pintelligence de l’industrie humaine :; Tous çes objets intéressants font justement apprécies par Yarithmétique politique. Elle lés regarde tous comme autant de branches de ce tronc sacré , Pagriculture ; en effet, les avances & lestravaux d’appropriation & de transport , ceux de spéculation & de commerce , ont tous pour terme final , le bien de Pagriculture , & consistent tous à faciliter ses entreprises , à ré^ pandre & à distribuer ses fruits par des échanges soldés en travaux ou en marchandises , qui en fonces équivalens 8c.les. représentent : tout tend ’uniquement ;à rapprocher les hommes de la grande table que la mature couvre du tribut annuel de ses fruits, tout les porte à chercher leurs subsistances dans la récolte de l’année, où nul n’a droit de trouver fa portion qu’après Pavóir méritée par son travail ou par ses avances, attendu que, selon l’ordre & le calcul, h nature ne donne rien pour rien. Le parasite oisif, frelon de la ruche sociale, qui s’y présente sans droit, enlève la part d’un autre, & par conséquent en dépouille & frustre son semblable dont il détruit la postérité. - Ce résultat arrêteroit peut- être 1e politique, lorsqu’il voit les oisifs se multiplier en quelque sorte en raison de ce que les sociétés paraissent florissantes , s’il ne se rappelloit l’excédent & le doublement des avances de Pagriculture, destinés à faire vivre des hommes disponibles, cJest-à-dire non obligés- à un emploi sédentaire, mais qui peuvent au contraire être employés à volonté ; mais il conçoit que ces oisifs ne font frelons dans la ruche sociale, que parce que le grand mobile de la nature, notre intérêt, est arrêté dans son action par un grand vice social , la décadence des moeurs. Selon la nature, cet intérêt, aiguillon des nécessités , doit s’étendre progressivement aux be-’ soins & aux désirs physiques &c moraux. Lorsque ces désirs sont excités par la cupidité 3 áls ne ’ présentent plus que la nature viciée, mais quand

ils le sont par l’émulation,

ils nous font voir la

nature secondée par la politique , & c’est dans
leur accord que consistent les bonnes moeurs.

’ Mais Y arithmétique politique réduit tout au calcul, ;

& ce calcul lui donne pour résultat certain &

incontestable de l’industrie , que tous les tra-

vaux, toutes les recherches &les découvertes de

Pesprit humain, les ans, les sciences de l’homme, Part de maintenir, de défendre, &de

! faire prospéter les sociétés, lá politique-, 

enfin tout ce qui est humain doit se rapporter à Pintes rêt> général de l’humariité & à l’intérêt particulier’ de chaque individu , qui ne font que lé même, & que ce point d’unité est l’intérêt de Pagriculture. Tel est le résultat de P’arithmétique politique> inébranlable dans ses principes ,’ fixe dans son objet, facile-dans ses moyens, & aussi durable dans ses effets, que sera l’ordre naturel lui-même.

(Cet article est de M. Grivel. )

ARMES ou armoiries, signes ou marques d’honneur, de noblesse & de dignité, qui servent à distinguer les états, les communautés, lesfa-i milles, & leurs différentes branches. Elles font composées, de certaines figures encadrées dans des écus ou écussons. On les nomme armoiries 3 parce qu’on a commencé à les porter fur les armes, & principalement fur les boucliers, les cuirasses, les bannières , &c. On trouve dans le Dictionnaire des Sciences morales , économiques, politiques & diplomatiques de M. Robinet, les armes íimpies de la plus