Page:Encyclopédie méthodique - Economie politique, T01.djvu/268

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les ambassadeurs jouissoient de ce droit, non-seulement pour leur maison, mais pour tout leur quartier, & trop souvent ces quartiers servoient de retraite aux scélérats. On confondoit , mal-à-propos le droit A’asyle avec le droit de protéger contre la justice, & les loix du pays des sujets rebelles , voleurs- ou meurtriers. Les ministres publics n’ont point 8c ne sauraient avoir un droit si abusif & si. odieux. On ne peut prendre un criminel dans leur maison , parce que leur maison est un sanctuaire inviolable. Mais le droit des gens n’a pas rendu ce sanctuaire inviolable, ,áfin qu’ils pussent protéger. & sauver dés coupables ; commele souverain n’a pas droit de soustraire Pambassadeur à la justice de son propre prince, ainsi Pambassadeur n’a pas droit de soustraire les sujets à la justice de leur souverain. Dans l’un & l’autre cas, on attenté à Pindépendance des nations. Ces principes incontestables nieraient ni bien développés ni bien sentis dans le dernier siècle. C’est pourquoi l’on vit alors si souvent à Rome 8f dans d’autres cours, des démêlés violens au sujet de la franchise des hôtels des ambassadeurs. Selon Pesprit du droit des gens , cette franchise & cette sûreté ne sont que pour Pambassadeur , sesgens & tout ce qui lui appartient. II n’èst point aujourd’hui de ministre public qui voulût compromettre son caractère, & sur-rout son maître , en donnant asylê, contre toute raison, à des sujets rebelles ou coupables de crimes atroces.

ATHÈNES, ancienne république de la Gréce. 1o. nous donnerons un précis de l’histoire politique d’Athènes ; 2o. Nous parlerons des assemblées du peuple ; 30. nous ferons quelques observations furie gouvernement & la cónstitu- . tîon d’Athènes ,• enfin la section quatrième contiendra dés réflexions fur les loix, le commerce, la navigation & la prospérité des athéniens. SEÒT ION PREMIERE. Précis de l’histoire politique d’Athènes. Les athéniens, ainsi que tous les autres peuples de la Grèce, furent originairement gouvernés par des rois ; mais ils montrèrent dès-lors Un goût l extrême pour la démocratie. Le’pouvoir de leurs rois., restreint presque au commandement des armées, s’évanoúissoit durant la paix. Plutarque Observe que, dans lé dénombrement des forces de la" Grèce ;au siège de Troyes-, les athéniens font les seuls auxquels Homère donne le nom de peuple ; cependant ils étoient encore soumis à des rois. Homère à voulu fans doute , par cette distinction, faire connoitre le penchant que les athéniens avoient pour la démocratie ,’& laisser entrevoir que la principale autorité résidoit dans le, peuple. Le différend qui, à la mort de Codrus , s’éleva entre ses fils , fournit aux athéniens ;. ennuyés du gouvernement monarchique, : ùh prétexte pour P abolir. ’••—’<' Ils changèrent la forme de léur gouvernement, & supprimèrent l’autqrité royale. Jupiter fut déclaré seul monarque A’Athènes. On choisit, [pour gouverner Pétat, des magistrats auxquels on donna le nórh’ A’archontes. Les premiers ^archontes gardèrent leurs dignités toute leur* vie. . ./’ . - Le nouveau gouvernement subsista, ;’pendant 351 ans ; mais PArchontat perpétuel parut W peuple A’Athènes trop voisin de la royauté. Voulant abolir jusqu’à Pornbre de la monarchie , les athéniens réduisirent.l%xercice de PArchontat à dix années.

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Cette réforme ne les tranquillisa pas encore,.’ La jalousie & Pinquiétude naturelle dès athéniens leur firent trouver cet intervalle trop lóng & trop dangereux , & ils réduisirent enfin PArchontat à une année.

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Ces révolutions exposèrent Athènes aux plus grands malheurs. Une autorité aussi limitée que celle des archontes , ne pouvoit contenir des efprits ; remuans ? devenus jaloux à l’excès de la liberté & de Pindépendance. Les factions & les querelles rénaissoierit chaque jour, on. n’étoit d’accord fur rien. Il seroit difficile de marquer exactement quelle fut jusqu’à Sojon la forme du gouvernement A’Athènes. Les auteurs anciens s’expliquent d’une manière très-vague. II est vraisemblable que , relativement à la police & à Padministration , on suivit :la plupart des loix en vigueur sous le gouvernement des rois. Les athéniens sentirent que Pétat ne pòuvoit plus subsister au milieu des troubles & dés dissensions qui le déchiraient. Il fallut mettre un frein . à cet esprit d’indépendance qui tégnOit parmi lé peuple. On jetta les yeux fur Dracon , personnage illustre, d’une sagesse & d’une probité reconnue, & très-instruit d’ailleurs. On lui confia Pautorité nécessaire pour réformer Pétat ,’ 8c publier, des loix. Comme le nom de Dracon se trouve’ dans la liste, des archontes, on peut croire que ce fut durant fa magistrature quil entreprit cette opération. ’.'/’.'. On ne voit point .qu’avant Dracon Athènes ’ait eu un codé. II y avoit peut-être quelques loix écrites ,mais on né les avoit point encore recueillies. ’ Lá jurisprudence’ étoit incertaine, & les magistrats’ rèndoieht leurs jugérriens, fans ’aucune règle fixé. La nature des. actions criminelles & des peines n’étoit pas mieux spécifiée. .Dracon peut donc être regardé comme le premier législateur A^Athènes. . _ . _ , , Tout le monde sait combien les loix de Dracon étoient cruelles ; mais il h’éïi reste plus que des firagmens épars da ;hs différens auteurs : II ne pároît pas que ce législateur áit ; rien changé à la forme . .du gouvernement. Il-ctéa- seulementles éphètes. Ce tribunal composé de cinquante-un juges choisis 1 parmi lés citoyens-les pìùs distingués, devint Iia