Page:Encyclopédie méthodique - Economie politique, T01.djvu/273

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loux des magistrats, il le devient de la magistrature ; ennemi de ceux qui gouvernent, il l’est bientôt de la constitution. C’est ainsi que la victoire de Salamine sur les perses, corrompit la république d’Athènes [1] ; c’est ainsi que la défaite des athéniens perdit la république de Syracuse [2].

ATLANTIDE (nouvelle), roman politique du chancelier Bacon. L’auteur imagina cette allégorie satyrique pour censurer quelques vices de l’administration angloise, & publier des vues politiques avantageuses au bien de l’humanité.

Au reste, il ne donne pas le plan d’une constitution comme dans la république de Platon, &c. On en trouve un extrait assez étendu dans le Dictionnaire de M. Robinet.

AUBAINE. Le Dictionnaire de Jurisprudence renferme un article très-étendu & très-instructif sur ce mot : nous y renvoyons les lecteurs. Nous nous bornerons à -dire ici quelques mots fur la-barbarie de ce droit. -Domat dit que chaque nation , chaque état réglant par ses loix propres ce qui est relatif aux successions, ’& au commerce, 8c . ayant dit fingué,’la condition des étrangers’, de çe.lle des sujets, le drôît d’aubaine’ est-une fuite naturelle de cette .distînóriom ; J’avoue- que .les loix, fur les. successions & fur le commerce des biens , sont des’loix arbitraires -, c’est-à-dire, des loix ... qui dépendent de ia voíontédu souverain ;. mâis cette volonté doit être. équitable & conforme aux loix naturelles- Or, qùoi de plus sacré par les loix naturelles : que la- propriété des biens ! & , Je droit d’aubaine ne,.sembl,é-it- ;ilpas violer en quelque sorte cettepropriété" ? J’avoue encore que la çonditio. n"des étrangers.doit être différente de celledes sujets’ ; ceux-ci doiventjouir exclusivement des avantages qui leur sont propres en qualité d’ênfans dé Pétat ; mais iTscroit absurde d’en conclure qu’on’ doit priver, les çtrangersdes avantages que la nature’ mêrhë .semble leur, aecqrdelr,. •

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-, y Ainsií on "exclut lés ;étrangers des-Charges pu-, - bjiques i ajoute pp’mat,, parce ; qu’ils neTont pas. du ÇoVpsdé la société, &c. Çette raison nous pár òit très : mauvaise. Les charges publiques sont àl’état, qui peut les conférer à qui bon lui semble ; mais mon bien esta moi : je n’ai aucun droit aux charges .publiques d’un état auquel je n’appartiens pas ; niais j’ai le droit, le.plus. inviolable sur-més -biens,. dans .quelqu’ètat^ue^j^’me-. trouve,. ;Or-, =.fi -jc, nëpui.spasé.n :dispo|e’rà,má morr,,,çjesten quelque fortem’enôtërlapropriétés pareequeladisposition testamentaire .paroityêtre, une ; suite patureile>d"e-ia ; propriété.

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Au reste , on regarde aujourd’hui, le droit , d’aubaine comme un reste des ; temps’ de barbarie & dés temps sauvages ,. & la plupart des états de l’Europe l’abolissent successivement.

AUDIENCE (droit civil & public.). Voyez le Dictionnaire de Jurisprudence.

Audiance (droit des gens.) Le même Dictionnaire a .déja traité Particlequi regardé les zydiences des ambassadeurs & des ministres publics. Nous allons y ajouter un supplément, y - - Cérémonial des audiences que donne le pape aux ministres publics. •."-.’ I. Le pape ne dónrie audience dans lé consistoire qu’aux ambassadeurs d’obédience. L’àmbasr fadeur ; s’y tient debout , tandis qu’un orateur prononce la harangue. II. Les ambassadeurs des têtes couronnées & ceux de Venise sont admis à cés audiences, dans la salle royale ; du Vatican ;.les ambassadeurs dés autres princes’ !, dans la salle ducale ; & quelques autres danslachambre du pape, où il ne se trouvé pas assez de cardinaux pour former un Consistoire. IIL Au sortir de Yaudience , Pambassadeur d’obédience porte la queue de la chape du pape 8í dîne avec lili , mais non à la même.table. ; ’ IV. Excepté ; dans ; des occasions xrès impor- tantes , la cour de Rome rie. donnepas -les autres audiences en consistoire.’ ,’ •-’ ."" -’- "’ -. ••’ " V.-Aux-àudiences particulièresdes.ambassadeurs des couronnes.& de Venise :,, le pape est assis dans une chaise de velours cramoisi’, ’à'franges d’or & d’argent ; il z fous ses pieds un tapis d’é-’ çarlate, 8c Pambassadeur est vis-à-vis du pape fur un tabouret. Les ambassadeurs des ;aútres. , princes se tiennent debout. Le pape ’j, après avoir’ ’ été assisun moment, se tient quelquefois debout aussi , "la main appuyée :fur la table., euil se promène avec Pambassadeur. . :. :;•’...i

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VI. -C’est un usage, immémorial à Rome de

ne point donner d’audience la semaine-sainte. . Les particuliers , admis à Yaudience du Pape , . .lui baisent les pie.ds ; Les ambassadeurs des prin< ’ i ces catholiques lui donnent aussi cette marque dé i respect. Ceux des ; princes protestáns, •fchisinati-

qu.es .,

&c. n’y paraissent .pas obligés.- V~oye l’ar-’ ticle ADORATION DU PAPE. . :

Audience du sultan. En 1491 ’, un. derviche I ayant approché Bajazet II , sous, prétexte de lui demander Paumône, tira un petit poignard que les turcs & fur-tout lés janissaires portent àla céin- , ture :, & il blessa* le sultan , tandis- que le grandsejgnçur cherqhoit. fa bourse pouf faire Paumône àj ce-malheureux.-La. blessure fut légère ,& le derviche ; fut tue,sur lechamp par la gardé. Ba-

jaz-et ; déclara que nul étranger n’approcheroit désormais

le grand-seigneur, sans être désarmé 5.il’ déclara dé plus que certains officiers lui tiendraient’ Tes ;bras 8c les mains. Cette loi s’observe même á

-Pégard des ambassadeurs.Us

n’approchent du., ( 1 ) Arist^EpHt, liv.’V. (hap ; 4f trôné

  1. Arist. polit. liv. v, chap. 4.
  2. Ibid.