Page:Encyclopédie méthodique - Economie politique, T01.djvu/284

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fait depuis qu’il est sur le trône de l’archiduché d’Autriche, de Hongrie & de Bohème. Il achevera sans doute le code commencé par sa mère, ou plutôt il corrigera toutes les loix en vigueur dans ses états, & ses peuples lui devront un code aussi bon que le permet la position actuelle de l’Europe.

SECTIONVP.-

! 

De la nobkjfe de f Archiduché d’Autriche. La noblesse autrichienne est nombreuse 8c opulente- ; elle est divisée en titrée &c non titrée , (Hoen Und riiedern adel. ) Les biens nobles ’sont des allodes ou des fiefs. Les Marcgraves de Brandebourg-Culmbach ont la directe (dominium -direâum ) de quelques fiefs situés eh Autriche. Mais comme il est défendu aux vassaux de recevoir Pinvestiture en pays étranger., les Margraves ont érigé dans cet archiduché une cour féodale, òù ces vassaux sont obligés de comparaître. Cette. _même cour juge aussi deslcontestations féodales ; mais la partie qui se croit lézéè , peut en ;ápbëller à la régence autrichienne, : Lés comtes de A/nzendorf 8c de Potténdôrf, ainsi, que quelques autres familles autrichiennes ;, 8c l’évêque de Paffau ont fous leur moiiyance plus de fiefs en-Core. Le droit de battre monnoie est attaché à quelques anciens châteaux de la noblesse titrée. Les princes 8c les comtes de Dietricsteih, les comtes dëWindischgráetz 8c plusieurs autres, font frapper des ducats, 8cc. . SECT1ONVIIe. r Dis produiîions & du commerce de VAutriche. . L’archiduché 8c les états, de la maison dAutriche èn Allemagne, produisent en abondance t-toutes les matières premières qui servent aux manufactures ; leur situation est ’très-avantageuse au Oommerce , car ils ont pour limites le Rhin , la mer Adriatique, l’Italie, la Pologne 8c la Turquie, 8c ils sont coupés par le Danube, l’Elbé 8c par d’autres rivières naviguables. On a négligé long-temps de profiter de tous-ces avantages naturels ; au commencement de ce siècle3Os y voyoit peu de fabriques, de manufactures ou de commercé ; à Vienne même on ne favoit pas fairè un bas de foie. Après la paix d’Aix-la^Chapelle, (^1748) on appella plusieurs manufacturiers de la France, de la Hollande-, de F Angleterre, des Pays-Bas, de l’Italie, de la Suisse, de la Saxe &c d’autres pays. L^expòrtation de la matière brute fut d’a- Ì>ord assujettie à des impôts fort considérables, ensuite presque entièrement défendue ; en 1752. on établit unë chambre consulaire òu directoire iâ Wrtìmé’rce, qualifiée de tribunal dé la cour ; lë directoire du commerce dépend " immédiatement du prince, il est composé d’un président, d’un vice-président, de huit ou neuf assesseurs (qui ônt le titre de conseillers de la cour), de trois secrétaires 8c de vingt officiers subalternes. On établit aussi à Vienne une banque, a laquelle furent assignés des revenus-Considérables, dont- on confia le dépôt à la chambre consulaire. Tous ceux qui veulent établir des manufactures 8c des fabriques, ou qui désirent fàire des entreprises pour l’avancement du commerce 8c des manufactures , reçoivent de cette banque dès avances de 10, 50, jusqu’à ; 100,000 florins fans intérêt, pourvu que la restitution de la somme paroisse assurée 8c solide. On a érigé des chambres con- . solaires, dépendantes de celle de Vienne, dans- lés onze capitales de chaque province ; savoir, à Vienne, Linz,, Insprutk, Fribourg sur le Rhin ,. Prague, Bfuun , Troppau, Grastz , Klagenfurt, Laybach 8c Goertz. II y en a même aujourd’hui dans la TransilVániè & à Temeswar^ Chaque chambre a un président qui est toujours conseiller privé, &c six à huit assesseurs avec un secrétaire 8c d’autres officiers. Les assesseursportent le titré de conseillers de commerce, 8c o-nt 1200 à 2000 florins d’honoraires. Les chambres ont leur caisse particulière ; on léur a assigné différens revenus , 8c elles font soutenues en cas de besoin par céllc de Vienne. Ces óhze chambres envoient les procès-verbaux de leurs séances au directoire général dé Vienne, elles en reçoivent des ordres fur les affaires d’importance, par exemple fur la concession de nouveaux privilèges, fur les avances à faire aux fabricans, fur la défense des marchandises étrangères, fur l’augmeritation ou la diminutiondes péàges,&t.Tous les pays autrichiens fur la mer Adriatique ont été réunis &c subordonnés comme colonies au directoire général , qui les fait régir pari’intendance établie à Triesie. Oh a créé dix-huit consuls pour les. principales villes commerçantes 8c ports de Portugal, de PEspagne, de la France, de l’Italie, de la Turquie européenne 8c asiatique. Les consuls,.quoiqu’à la nomination du directoire, ne lui font point leurs rapports ; ceux dès pays occidentaux les adressent à Pintendance de Trieste, 8c ceux dé 1-Oiieht ou de la Turquie au Ministre impérial résidant à Constantinople, qui, èn qualité de consul général dé ces pays, est subordonné au.directoire général. La Cour de yienne a depuis conclu des traités de commerce 8c des conventions avec la plupart des nations commerçantes. Èn 1770 les manufacturés étoient si florissantes, xque le gouvernement défendit F entrée de presque toutes les marchandises étrangères -, particulièrement des ouvragés de fer 8c d’acier 5 de lin, de chanvre, de laine & de soie ; les fabriques du pays suffisoient non-seulement aux besoins des sujets, mais elles se trouvoient en état de vendre à l’étranger.