Page:Encyclopédie méthodique - Economie politique, T01.djvu/338

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yant que l’acheteur enlève ses marchandises plus ou moins promptement. Toute personne, sans distinction, peut se rendre à ces foires. Le gouvernement accorde un dustuck ou passe-port aux acheteurs.

Les marchandises qui forment la cargaison des vaisseaux de retour, sont payées jivànt qu’oh ks reçoive, avant même quelles ne soient fabriquées. Ces avances d’argënt se font sous la direction des ’chefs des factoreries de la compagnie résidens à Chittigong, Luckyporè., Dacca , Cassimbazar, Maídah, Pàtna, Burdwàn & Midnipore, & ils envoient pour cela des Gomasthas noirs dans Pintérieur des terres. II arrive quelquefois que ces emplettes se font par dés Gomasthas noirs, qui -habitent les aurungs ou villes de fabrique,

fous la direction d’un membre du bureau du conseil 

de Calcutta. -_’ Le commerce du Thibet n’est rien en comparaison de celui, que le Bengale fait avec Agra , Delhy, 8c les provinces voisines dé çes superbes capitales. On y porte du sel, du sucre, de l’opium, " de la.soie, des soieries, des toiles, & des mousselines de toutes espèces. Ces objets réunis montoient autrefois à dix- sept ou dix-huit millions de roupies par áh. Une somme si considérable n’ar- Hvoit pas fur ks bords du Gange, mais elk y faisoit rester une somme à peu près égale , qui en feròit sortie pour payer le tribut qu’exigepit le-Jy íogol, pour corrompre les grands qui l’entour- . rpient, ou’ppur la rente de kurs terres. Depuis que Jes lieutehans de ; ce prince se sont rendus comme ihdépendáns, depuis qu’ils ne lui envoient. de ses revenus que çe qu’ilsjugëht â propos, le luxe de Ia cour est fort diminué, & la branche .d’exportation dpht òh vient de parler, n’est plus si forte. ’.'•’"' . Le commerce maritime du Bengale, exercé par les naturels, du pays, n’a pas éprouvé la même diminution, mais aussi n’avoit-il pas ! autant d’étendue. On peut k diviser en deux branches, celle du Cateck, celle d’Asham. Ils chargent au Çatekdu ris, dé grosses toiles 8t" quelques soieries, qu’ils : portent aux Maldives, où" ils reçoivent en échangé des cauris , qui servent de monnoies dans Je Bengale. Asham donne un peu d’or, de l’argent, de l’iyoire, de P écaille-, du musc, du -bois d’aigle, &c.’ Tous les autres bâtimens expédiés du Gange pourks différentes échelles de Plndé, appartiennent aux européens , & sont construits au Pégu , .d’oùils exportent du bois de teck, de’la cire, une huile excellente pour ia conservation des vaisseaux, de Pivoire, du câlin & dés pierres précieuses. Voye^ PÉGU.

L’opium est une branche considérable du commerce que font les européens aux Indes. Patna , situé fur le haut Gange, est Pendrait du mondeoù l’on cultive le Iplus de pavots. Ses campagnésén sont couvertes. Indépendamment de l’opium qui (Écon. polit, fy- diplomatique. T°m- -L ; va dáns ks terres, il en sort tous.ks ans par mer ! trais ou quarré mille caisses du poids de trois cens livres chacune. La caisse sc vend furies lieux de deux à trois cens roupies. Cet opium n’est pas ’ raffiné comme celui de Syrie & de Perse, dont nous nous servons en europe. Ce n’est qu’une pâte fans préparation , qui fait dix fois moins-d’effet que Popium raffiné. , Dans toute la partie orientakde l’Inde, o’ni, une passion extrême pour Popium.

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La compagnie dé Hollande faísoit autrefois k commerce de l’opium dans ses possessions. Elle en débitoit peu, parce que le commercé interlope de cet article rapportpit quatre cens pour cent. En 1743. elle abandonna cette branche à unè société particulière, à qui elk livré une certaine quantité d’opium à un prix convenu. Cëttë société , composée des principaux membres du gouvernement, de Batavia , fait des gains immenses ; çar on redoute le crédit de~~ces hommes púissans, &il n’y r a plus guères dé contrebandiers. La côté des Malais, & Une 'partie de Piste de Sumatra> sont approvisionnées d’opium par des négocians libres , anglois ; & françois, qui. gagnent plus fur cette marchandise , que sur les toiles communes qu’ils portent à ces différehs marchés. Les négocians du Bengale envoient à la’ côté dé Córomandel du riz 81 du sucre dont ils sont payés en argent, à moins qu’un heureux hasard ne leur offre quelque marchandise étrangère à ?bon compte. Ils expédient un ou deux vaisseaux avec du riz, destoiles & -delasoie :k riz estvenduà. Ceylan , les toiles au Malabar , &lasoieà.Surate , dont on rapporte du coton , que ks manufactures grossières du Bengale emploient utilement. Deux ou trais bâtimens chargés dé riz, de~r£omme laque -8c de toiles, prennent lá route de Bassora, d’où ils reviennent avec des fruits secs, de Peau - rose, 8c fur- tout de Por. L’Arabie ne paye qu’avec de l’argent & de Por ks riches marchandises qu’on lui porte. Le commerce du Gange, avec Jes autres échelles de l’Inde, procure douze millions de roupies^par an au Bengale. Quoique ce commerce passe par ks mains des européens , 8c se fasse sous leur pavillon, il n’est pas tout entier pour leur compte. II est rase que les mogols, communément bornés, aux places du gouvernement, prennent intérêt dans ces armemens ; mais les arméniens qui, depuis lestévolutions de Perse se sont fixés fur les bords du’ Gange , où ils ne faifoient áTitrefpis que des voyages / y placent volontiers kurs capitaux. Les indpux y mettent des fonds encore plus considérables. Quoique les naturels du pays ne puissent jouir de kurs richesses, sous un gouvernement oppresseut, cependant ils travaillent fans relâché à-les augmenter. Comme ils courraient trop de risqués à - le faire à découvert, ils prennent des voies détournées. Dès - qu’il arrive un européen , ks-geutoux -Pétudient, & s’ils lui trouvent de l’écono-