Page:Encyclopédie méthodique - Economie politique, T01.djvu/342

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du duc ; & à la paix ils gardèrent les trois bailliages.

La réformation, qui commençoit à s ?établir en Europe, produisit,une nouvelle guerre. Le canton de Fribourg, qui ne vouloir point changer de religion :-, fut mécontent de yoir d’autres desseins àii canton de Berne. II renonça aussitôt à la combourgeoisie. Les rBernois, qui avoient des liaisons avec Genève -, soutinrent cette ville dans ses prétentions contre le duc de Savoye, qui vouloit l’asservir. Us pror - fitèrent, en 15.jdí, de Pirruption des françois dans k Piémont j pour exiger du duc de Savoye une satisfaction dans des termes qui dévoient être refusés ; & ouvrant la campagne aU milieu dé Phiver, ils soumirent en onze jours j 8c presque sans coup férir , ce beau pays qui s’étéh’d depuis Mòrat jusqu’à Genève. Lausanne & ks- domaines déPévêque-, toutes lës villes & terres furie bord septentrional du lac de Genève , le Châblais & le pays de Gex, sc trouvèrent ën leur pouvoir ;, ils y. abolireht le rit romain. En 1663 Gex,’ 8c tout cè qùi est aU-delà du ,lac-, rentra fous Pobéissance de la maison de Savoye , .& lá religion catholique y fut bientôt rétablie. ;"’ ’ Les comtés de Gruyères ne voùloiëht «poiht faire hommage pour ks anciens domaines de leur maison dans le pays de Vaud. On les traita d’abord avec.indulgence : mais comme"ils se trouvèrent surchargés de dettes :, les deux états de Berne 8c de Fribourg achetèrent les créances ,& ils dépouillèrent en 1554 k dernier comte Michel, des terres de Gruyères , de RoUgemonr Scd’Oron ", & les partagèrent entr’eux. Ce fut k dernier agrandissement, dé la république de Berne , depuis fa paix avec la Savoye, les limites de son territoire tfont plus yarié. L’indocilifé des paysans., autrefois serfs,. & remplis alors d’idées d’indépendance .-,faifoient tous les jpurs des progrès. L’habitude de lá vie militaire, Pexemple des cantons démocratiques, les maximes répandues par lès apôtres de la réfot me, que ks terres dévoient être déchargées-dé toutes r redevances, aigrissoient les habitans dès campagnescontre les impôts momentanés qu’exigeoientks besoins du fisc. Les lieutenâns du souverain ne sc cpnduisoient pas tòújóurs-dans l’exercice de, leurs emplois avéc la modération 8c la prudence nécessaires pour ménager un peuplé aúíYi mal disposé.’Lès murmures avoient éclaté plusieurs fois. En. i<Sj3,"ks paysans dés cantons de Lucery’ ne, de Berne, dé Bâlé & de S°kure-, formèrent des associations ;, 8c finirent par lever Pétendart de la révolte. Dès qUela contagion eut gagné ks bailliages communs, les Gantons démocratiques furent lës premiers à marcher contre"Jès rebelles , qui furent bientôt dispersés - : un corps "décès paysans rebelles márchpit à Berné, tandis qu’un autré ténoit Aaraw bloqué ; ils osèrent «tendre- les troupes auxiliaires de Zurich 8c de BER 325 quelqu -autres cantons ; mais ks premières volées d’artilkjie en firent déserter k plus grand nombre ; Je reste se soumit, & livra ses chefs. g. En i6$r, les Cantons eux-mêmes sc brouillèrent entr’eux, par uhé fuite de cette rivalité malheureuse des deux religions-. Quelques familles du canton de Schwitz s’étant réfugiés à Zurich , pour embrasser la réforme j réclamèrent leurs biens. Sur le refus des habitans de Schwitz, kurs nouveaux protecteurs en appëllèrent aux conventions de l’aliiance. De nouveaux refus provoquèrent ks hostilités.Cinq Cantons catholiques s’unirent’pour la anême cause. Les uns & ks autres chërçhoient à s’emparer ks premiers des bailliages communs. Les troupes bernoises, qui défiloient fans précaution fur "Bremearten , furent défaites •par les Lucernois près de villmerguen, & forcées de se replier en désordre sur Lentzbourg. Les Cantons neutres ménagèrent úh accommodement après cetéchec.. ’ y ’"" ’ " . _ Le bas peuple ; de Berne a toujours dit quedans les premiers temps de la république, le pouvoir législatif fut attribué par la loi fondamentale à tout k corps législatif Quelques entoufiastes qui avoient mal cakulé leurs ressources^ firent, èn 1749 3 ^e cette tradition, lé prétexte d’une conspiration contre lë gouvernement. Le complot fut découvert y -quélques-uns ’dès-chefs eurent ía tête’ tranchée. ’.' Sans doute Padministration fut aristocratique dans kspr’emiëíes .années qui suivirent la fondation déBerné. . ".’- . ._’ -, " - . Le château de Nydéck étoit un siège de justice ^ où k duc jugeóit les causes, qui vehoient.eh appel, devant lui. Dans la nouvelle ville, bâtie fur la -même jplace , il établit un tribunalcompoiéde douze assesseurs. Ce corps étoit présidé" par le fchoultheiss ; douze autres membrés ajoutés aux premiers, form’oient k conseil de police & d’administratioh, &prahphçoient sosies oàúse’s les plus importantes" : le mêmè chef y présidoit. On appella ce corps de magistrature scultétus & conjiiles , avoyèf & conseil. De-là le titré de Schòultheijf demeura affecté-à la première charge de ìà répu-ì blique. _ • ’...-. Mais les auteurs suisses ,"entraînés par Padulation -, la crainte ou la prévention, sont allés beaucoup trop Join lorsqu’ils prétendent que Je peuple n’â aucun droit au gouvernement. Us sont forcés .de convenir que dans la Bulle d’or, par laquelle’Pëmpereur Frédéric II confirme les privilèges de la ville de Berné, 8c fixe ses loix constitutives ; ce prince donne, à la communauté k droit d’élire chaque année l’avoyer, de choisir le curé, de dispenser’un,citoyen dès charges publiques, de juger-de la vie & de la mort en certains cas , de prononcer fur les différends entré lès étrangers & ;Jes -bourgeois aU temps des foires , de .faire de nouvelles lóíx.

Que l’on ne dise pas que le terme de communauté est, dans quelques aristocraties, comme à