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DISCOURS PRÉLIMINAIRE

ET PLAN
DU DICTIONNAIRE DES INSECTES.
PAR M. MAUDUYT.

M. Guéneau de Montbeillard, avantageusement connu du public par plusieurs travaux en différens genres, avoit été chargé de rédiger le dictionnaire des insectes pour la nouvelle Encyclopédie : une maladie longue l’empêcha d’exécuter l’ouvrage qu’il avoit entrepris ; elle ne lui laissa que la liberté de ramasser des matériaux dont il auroit fait un excellent usage, mais elle ne lui permit pas de les mettre en œuvre. À la mort de ce savant, M. Panckoucke me proposa de me charger du travail que M. Guéneau n’avoit pu même commencer : je sentis en même-tems l’étendue de cette entreprise, & que la difficulté de l’exécuter à la satisfaction du public, étoit augmentée par les espérances qu’il avoit justement conçues au nom du savant qui lui avoit été annoncé comme devant en être l’auteur. En me chargeant cependant de cette même entreprise, toute pénible qu’elle est, j’entreprends un travail qui de tout tems a eu pour moi beaucoup d’attraits, & je me propose de donner à la rédaction de l’ouvrage qui m’est confié tout le soin qu’il mérite & dont je suis capable. Avant de tracer le plan sur lequel je conte l’exécuter, qu’il me soit permis de payer à la mémoire de M. de Montbeillard le tribut que je dois à ce savant à double titre, comme exécutant un travail dont il avoit été chargé & comme ayant eu l’avantage de le connoître en particulier. M. de Montbeillard n’a publié qu’un petit nombre d’ouvrages ; mais ils ont suffi pour lui mériter l’estime du public & le titre d’excellent écrivain. Son travail le plus étendu est la continuation de l’histoire des oiseaux, commencée par M. le comte de Buffon ; personne n’ignore que les premiers travaux de M. de Montbeillard en ce genre, ayant paru sans que l’on fût informé qu’ils n’appartenoient pas à M. de Buffon, le public ne s’apperçut pas qu’ils n’étoient pas du même auteur. Cette anecdote généralement connue suffit pour qu’on apprécie le mérite de l’ouvrage. Les autres travaux de M. de Montbeillard sont deux discours, l’un sur l’inoculation de la petite vérole, l’autre sur la peine de mort, insérés dans les mémoires de l’académie de Dijon, année 1766 ; différens articles de l’ancienne Encyclopédie, en particulier le mot étendue ; deux discours faisant partie de la collection académique & le discours préliminaire où l’on trouve réunies la profondeur, la clarté des idées, l’élégance & la correction dans la diction.

On voit par cet énoncé que le génie de M. de Montbeillard se prêtoit à la méditation de sujets fort différens, & par la maniere dont il en a parlé, qu’il avoit les talens nécessaires pour les traiter chacun dans leur genre. Cependant M. de Montbeillard passoit facilement de l’étude des sciences à celle des arts ; il les connoissoit, il en sentoit le mérite, & il a enrichi la poësie de plusieurs pièces, consacrées à l’amitié, aux talens, au mérite. Il n’a manqué à ces pièces que d’être publiées. Mais elles ne se trouvent qu’entre les mains des amis de l’auteur,