Page:Encyclopédie méthodique - Histoire naturelle, 5, Insectes 1, T3.djvu/2

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

parce que c’est pour eux seuls & pour lui qu’il les avoit composées. Cette facilité qu’avoit M. de Montbeillard de traiter d’un sujet sérieux ou agréable, étoit l’effet d’un esprit en même-tems profond & enclin à l’enjouement. Ce double avantage rendoit la conversation de M. de Montbeillard très-intéressante. Il y brilloit sans y dominer ; il en faisoit les délices ; il y parloit avec savoir & élégance des sujets les plus graves, toujours d’une manière propre à plaire, & jamais avec aridité. Il y traitoit avec beaucoup de finesse les sujets susceptibles d’agrément ; il instruisoit donc & plaisoit en même-tems. Ce témoignage est celui que j’ai entendu ses amis lui rendre généralement ; mais ils font sur-tout l’éloge de ses vertus, de sa droiture dans le commerce de la vie en général, de son exactitude à ses devoirs dans sa famille, de sa sureté & de son aménité envers ses amis.

Parmi les matériaux ramassés par ce savant, qui m’ont été confiés à sa mort, je n’ai trouvé d’article achevé & qui lui appartînt, que le mot insecte. Il sera placé dans le cours du dictionnaire suivant l’ordre alphabétique. J’ai cru devoir le conserver, parce que je n’y ai rien remarqué à y ajouter ni à en retrancher, qu’il contient tout ce que le développement de ce mot comporte, & que l’emploi en est un hommage à la mémoire du savant de qui le public attendoit l’ouvrage entier.

Lorsqu’on perdit M. de Montbeillard, on croyoit trouver dans ses papiers le dictionnaire des insectes fort avancé ; il se passa un tems assez long avant qu’on pût les examiner, & l’on n’y trouva que des matériaux dont celui qui les avoit ramassés auroit seul pu faire usage. Le dictionnaire étoit donc à faire en entier, il est de nature à être nécessairement fort étendu, plusieurs années s’étoient écoulées sans qu’on y eût travaillé, & le tems pressoit d’après les époques & le terme pour la confection de l’Encydopédie annoncées au public. Ces considérations m’engagèrent à chercher un coopérateur ; j’en parlai à M. Olivier, docteur en Médecine, chargé par M. Bertier, intendant de Paris, de faire, relativement à l’Histoire Naturelle, la description de la généralité de cette capitale. M. Olivier étoit connu pour s’être appliqué depuis long-tems à l’Histoire Naturelle, & particulièrement à la recherche des insectes dont il avoit rassemblé une collection ; je lui proposai de m’aider dans le travail dont j’étois chargé ; il l’accepta, & je parlai de lui en qualité de mon coopérateur, à M. Panckoucke, qui donna son agrément aux arrangemens que nous pourrions faire ensemble. Dès ce moment nous nous occupâmes, M. Olivier & moi, du plan de l’ouvrage dont la rédaction nous étoit confiée, & du partage des travaux nécessaires pour l’exécuter. Nous convînmes que je serois chargé des discours généraux dans lesquels je traiterois.

1o. De la forme, de l’organisation des insectes, de leurs métamorphoses, des alimens dont ils se nourrissent, de leur accouplement, de leur reproduction, des précautions qu’ils prennent pour leur postérité, de leur développement & leur accroissement, de leur manière d’être, des causes qui favorisent leur multiplication, ou qui y nuisent, de la durée de leur vie.

2o. Des lieux où on les trouve, de ceux où ils multiplient davantage, où les espèces sont plus fortes & plus grandes, de la comparaison des insectes des différens climats.

3o. Du rang des insectes dans la série des êtres, de l’emploi que la nature paroît en faire, des torts qu’ils nous causent dans la reproduction, l’accroissement & la conservation des végétaux, dans l’existence & la bonne constitution des animaux qui nous sont utiles, dans le maintien de leurs parties ou de leurs productions qui servent à nos usages ; des avantages que nous en retirons en économie, en médecine, dans les arts.

4o. De la manière de faire une collection d’insectes, des instrumens qui servent à la faire, de l’attention, en la formant, de