Page:Encyclopédie méthodique - Histoire naturelle, 5, Insectes 1, T3.djvu/15

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insectes, comme il est très-probable au cervelet, & suffisent aux fonctions des deux viscères : d’ailleurs, le cerveau paroît, dans les grands animaux, destiné tant aux fonctions mécaniques particulièrement, qu’à celles dont les facultés sont le résultat, telles que la réminiscence, la combinaison, la comparaison des sensations, un jugement & une action déterminés par leur impression. Mais les facultés sont moins nombreuses, elles sont plus bornées dans les insectes ; ils n’avoient donc pas besoin, pour l’exercice de leurs fonctions, de deux viscères distincts ; le même peut suffire aux mouvemens mécaniques, à la perception des sensations & au résultat borné de cette perception. C’est peut-être par la raison du peu de facultés des insectes que leur cerveau est, même à proportion, plus petit que celui des autres animaux. Nous allons voir que ce viscère s’étend dans les insectes dans toute la longueur de leur corps ; que de distance en distance il paroît se renouveller & se multiplier : c’est une nouvelle raison pour qu’il n’ait pas besoin d’un volume aussi ample dans un point déterminé, d’être aidé par un second viscère, & pour qu’il suffise seul aux différentes fonctions.

Les parties dépendantes du cerveau, ou qui en tirent leur origine, & qui concourent à son action, sont 1o. la moëlle alongée ; cest un prolongement de la substance médullaire, qui passe & qui sort de la tête, à la base du crâne en arrière, par une ouverture qu’on nomme trou occipatal ; 2o. la moëlle épinière qui occupe toute la cavité de la colonne vertébrale, depuis l’occiput ou le derrière de la tête, à sa base, jusqu’à l’extrémité de cette même colonne, & qui est elle-même un prolongement de la moëlle alongée, & par conséquent de la substance du cerveau ; 3o. les nerfs qui tirent leur origine ou du cerveau & du cervelet, & naissent par des trous de la base du crâne, ou qui passent de la moëlle épinière, & qui sortent de la colonne vertébrale entre chacune des pièces, ou des os dont cette colonne est composée. Les nerfs sont blancs, pulpeux ; on n’a pas encore bien déterminé si ils sont pleins ou creux ; ils sont beaucoup plus pulpeux à leur naissance, & ils deviennent plus solides à mesure qu’ils s’alongent ; ils sont adhérentes les uns aux autres à leur origine, ils y forment un cordon ou faisceau formé de cordons plus petits qui se touchent, & que lie un tissu cellulaire assez lâche ; ils naissent toujours, par paire, du cerveau ou de la moëlle épinière, c’est-à-dire, qu’il sort toujours de chaque côté, ou du cerveau, ou de la colonne vertébrale, un nerf pareil, dont l’un suit sa direction à droite, l’autre à gauche : les nerfs se propagent du point de leur origine à toutes les parties du corps, & viennent se terminer à sa surface & à celle des différentes parties dont ils pénètrent le tissu : comme ils sont nombreux, très-disséminés, ils forment eux-mêmes une portion considérable des différentes parties ; ils ne se distribuent pas en jettant des rameaux qui naissent d’un tronc commun, mais en se séparant les uns des autres, en sorte que le faisceau qu’un nerf formoit à son origine, devient plus petit à mesure qu’il s’en éloigne, & finit par un filet délié à peine perceptible ; c’est ce filet qui s’étend jusqu’à l’extrémité des différentes parties, & qui à la surface de la peau s’épanouit sous l’épiderme en forme de houpe plusieurs de ces nerfs ou filets, détachés d’un même tronc, se renconcrent en différens endroits, se croisent, s’entrelacent dans leur trajet, & forment des espaces de nœuds qu’on nomme ganglions ; plusieurs nerfs, séparés de différentes paires ou de différens troncs, se rencontrent & se joignent souvent à des distances très-éloignées de leur origine ; la jonction de ces nerfs établit ce qu’on appelle la sympathie, c’est-à-dire, communication entre les troncs qui ont donné naissance aux filets ou nerfs qui se sont rencontrés, touchés & joints, & entre les parties auxquelles les autres nerfs, émanés de ces mêmes troncs, se distribuent ; il en résulte que les impressions qui ont lieu sur une des parties qui reçoit des nerfs du tronc qui a correspondance avec un autre de la manière qui vient d’être dit, participent de l’impression exercée sur la partie qui lui correspond par la com-