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L’ouvrage dont nous venons de rendre compte ne contient que la base du systême, la division des insectes en classes & la sous-division de plusieurs classes en ordres. L’année suivante, 1776, M. Fabricius mit au jour un nouveau volume in-8o. de 310 pag., & l’intitula, genera insectorum, genres des infectes. L’auteur en établit 185 d’après le nombre, la figure, la situation & la proportion de toutes les parties de la bouche. M. Fabricius a donc plus que doublé le nombre des genres que M. Linné avoit déjà portés plus loin qu’on ne l’avoit fait avant lui. Mais comment trouver dans les parties de la bouche, si petites, si difficiles à bien voir, des différences qui caractérisent les huit classes & les cent quatre-vingt-cinq genres, sans que ceux qui étudient le systême n’aient pas besoin d’une attention, même d’une contention d’esprit extrême pour ne pas confondre, pour distinguer des objets dont les différences ne peuvent être que si peu marquées ; & combien, avec la plus grande application, ne court-on pas risque de se tromper ? On trouve à la fin du genera la description de plusieurs espèces dont il n’est pas parlé dans le systema.

En 1778, M. Fabricius donna au public un nouvel ouvrage in-8o. de 178 pages : intitulé, Philosophia entomologica sistens scientiæ fundamenta, adjectis definitionibus, exemplis, adumbratianibus, il est divisé en onze parties.

1 Bibliotheca.

2 Insectum.

3 Instrumenta cibaria.

4 Metamorphosis.

5 Sexus.

6 Dispositio.

7 Nomina.

8 Differentia.

9 Adumbrationes.

10 Œconomia.

11 Usus.

Cet ouvrage est un compendium des généralités relatives à l’histoire des insectes.

Le quatrième ouvrage de M. Fabricius, publié en 1781, divisé en deux tomes in-8o. l’un de 552, l’autre de 517 pages a pour titre : Species insectorum sistens eorum differentias specificas, synonima auctorum, loca natalia, metamorphosim. C’est dans cet ouvrage particulièrement que l’auteur décrit un très-grand nombre d’insectes.

La suite des travaux de M. Fabricius, des connoissances qu’il acquerroit, l’a sans doute engagé à publier séparément & consécutivement des écrits qui pouvoient être contenus en un seul, moyen qui éviteroit au lecteur l’incommodité de parcourir plusieurs volumes pour s’instruire de tout ce qui concerne un insecte ; sans doute qu’aujourd’hui, où les connoissances de M. Fabricius ont atteint à-peu-près le but où il est donné de parvenir en ce genre, qu’il procurera au public l’avantage dont je parle, & qu’il ajoutera ce nouveau service à ceux qu’il a rendus ; on lui doit d’avoir décrit avec autant de précision que de clarté beaucoup plus d’insectes qu’on n’en connoissoit, d’en avoir peut-être augmenté la liste de près de deux fois autant qu’elle en contenoit. Nous en sommes encore à ce point des connoissances, qu’une addition aussi considérable au catalogue des productions de la nature en général, & des insectes en particulier, est un service très-signalé, mais le tems viendra, & peut-être n’est-il pas éloigné, où les observations, les collections multipliées, les courses fréquentes & les voyages nombreux, ayant mis à portée de dresser un catalogue des productions naturelles à-peu-près aussi étendu que l’on puisse se le promettre, les bons esprits sentiront, & M. Fabricius le premier, qu’un autre travail, d’un genre directement opposé, celui de restreindre le catalogue ne sera pas moins important. Il ne s’agira plus d’ajouter à une liste déjà trop longue, mais de la diminuer, d’en effacer les doubles emplois ; de distinguer les variétés dues à des circonstances particulières, à l’influence des climats, à la différence des sexes, à celle de la nourriture, &c. de les