Page:Encyclopédie méthodique - Histoire naturelle, 5, Insectes 2, A-Bom, T4.djvu/137

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dimensions de celui dont on lie la description. On passe rapidement à un autre objet, & on ne s’arrête qu’à celui dont les dimensions conviennent à l’individu dont on cherche à déterminer l’espèce. Il faut au contraire lire ou les descriptions entières, ou une grande partie de chaque description, pour reconnoître l’identité ou la différence de l’objet qu’on compare aux descriptions contenues dans l’ouvrage qu’on consulte.

M. Geoffroy a donc, en ce point, rendu un service très-important ; il a, avec fondement, appliqué aux insectes une manière de décrire dont on avoit senti la nécessité pour les autres animaux, qui n’est pas moins essentielle pour les insectes ; & il a donné un exemple qu’on ne peut plus se dispenser de suivre. Mais en sentant la nécessité de commencer les descriptions par déterminer la grandeur individuelle, on doit observer qu’il ne faut pas attacher à ce caractère une précision stricte & rigoureuse. En effet, il y a dans toutes les espèces des individus plus grands les uns que les autres, & les sexes différent en général à cet égard ; il ne faut donc employer la grandeur que comme un caractère d’approximation, & qui fixe les idées sur des objets d’une étendue à-peu-près déterminée. Ne pourroit on pas, par rapport aux insectes dont les dimensions sont souvent si difficiles à saisir, sans déterminer rigoureusement celles de chaque espèce, diviser les insectes en des degrés de grandeur généraux, comme de pouces & de lignes, & rapporter à ces degrés les espèces qu’on décriroit ? Ainsi les plus grandes dimensions renfermeroient les degrés de trois pouces, de deux, d’un pouce ; les moyennes, ceux d’un pouce à six lignes ; & les petites, ceux au-dessous. Il suffiroit donc en commençant, à décrire un insecte, d’énoncer sa grandeur par les expressions suivantes : longueur trois pouces, ou une ligne, &c., & d’avoir averti en général qu’il faudroit toujours sous-entendre le mot à-peu-près, longueur à peu-près trois pouces, &c. Par ce moyen on jouiroit de l’avantage qui résulte de déterminer la grandeur, sans être exposé à l’inconvénient de la fixer d’une manière trop stricte ?

M. Geoffroy n’a pas toujours donné à chaque espèce un nom particulier à la manière de Linné, mais très souvent il a employé le nom du genre auquel il a ajouté une périphrase pour caractériser & distinguer l’espèce, comme Mouche à corcelet noir tacheté de jaune, & ventre jaune à bandes noires, tom. 2, p. 507, no. 29. Il résulte de cette méthode une idée prompte de l’objet pour celui qui ne le connoissoit pas, au lieu qu’un simple mot, un nom n’en présente pas ; mais pour celui qui voudroit retenir toutes les dénominations, & se rappeller les insectes par leur moyen, ce qui est en partie le but de la nomenclature, les périphrases ont l’inconvénient de charger la mémoire, & elles ne sont qu’une abrégé de la description qu’on lit ensuite ; elles ne semblent pas fixer les idées d’une manière aussi précise qu’un simple nom, ou qu’un mot.

M. Geoffroy ne se borne pas à nommer & décrire les espèces ; on trouve dans son ouvrage un précis historique pour chaque espèce, & des généralités qui conviennent à tous les insectes. Elles sont comprises dans cinq chapitres placés au commencement du premier volume. Le premier chapitre a pour objet la description générale des insectes, ou l’énumération de leurs différentes parties externes.

Le second, leur génération.

Le troisième, leurs métamorphoses ou leur développement.

Le quatrième, leur nourriture.

Le cinquième, leur division en sections.

L’auteur en établit six.

1o. Les Coléoptères ou insectes à étuis.