Page:Encyclopédie méthodique - Histoire naturelle, 5, Insectes 2, A-Bom, T4.djvu/174

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M. de Fourcroy publia, en 1785, deux volumes in-seize, sous le titre d’Entomologia Parisiensis sive catalogus insectorum quœ in agro Parisiensi reperiuntur.

L’auteur avoit présenté son manuscrit à l’Académie royale des Sciences, & à la Société royale de Médecine. On trouve l’approbation de ces deux compagnies en tête du premier tome, à la suite d’un discours préliminaire qui contient le plan de tout l’ouvrage. L’auteur apprend qu’il s’est concerté avec M. Geoffroy, qu’il a classé les insectes suivant la méthode de ce savant ; qu’il a ajouté la description de plus de deux cens cinquante espèces nouvelles ; que, pour mettre le lecteur à portée de les distinguer, il les a marquées d’une étoile ; qu’il indique les endroits où se trouvent les insectes qu’il décrit ; qu’il a ajouté beaucoup de noms triviaux, qui ne se trouvent pas dans l’ouvrage de M. Geoffroy, que ces noms sont la plupart empruntés des écrits de Linné, & il nous apprend encore que M. Geoffroy a fait quelques changemens à son propre ouvrage abrégé par M. de Fourcroy ; le plus remarquable est la suppression d’un genre, celui de l’Eulophe. M. Geoffroy a reconnu cet insecte pour un Cynips à antennes branchues, & la réunit à ce genre ; d’où il suit, qu’au lieu de 118 genres, la méthode de M. Geoffroy n’en contient plus que 117.

J’ajouterai à cette notice, fournie par M. Fourcroy lui-même, dans le discours préliminaire, que ses descriptions réunissent la clarté & la précision ; qu’elles donnent de chaque objet une idée suffisante, pour qu’on puisse aisément le reconnoître, en le voyant pour la première fois. Enfin l’ouvrage de M. de Fourcroy est un catalogue portatif, clair, étendu autant qu’il est nécessaire, facile à consulter, de la même utilité pour l’étude des insectes qui se trouvent dans nos campagnes, que le Botanicon de M. Vaillant, pour l’étude des plantes qui croissent aux environs de Paris.

GOEDAERT.

Goedaert publia à Amsterdam, en 1700, trois volumes in-12 sur les insectes, sous le titre de Métamorphoses naturelles, ou histoire des insectes, &c. avec figures en taille-douce.

Cet ouvrage est composé de deux parties, le texte & les planches ; celles-ci sont placées à la fin de chaque volume ; elles représentent la larve, la chrysalide, l’insecte dans son état de perfection. Elles sont grossièrement gravées, & cependant elles ne le sont pas assez pour qu’on ne reconnoisse pas aisément l’insecte parfait, pour peu qu’on ait d’habitude à voir des insectes, & qu’on s’en soit déjà occupé ; mais pour les larves, comme leur forme est souvent plus difficile à rendre, que les détails demandent une expression plus correcte, un travail plus fini, les planches en donnent rarement une bonne idée.

Le texte est divisé en articles par numéros, & l’auteur a donné à ces articles le nom d’expériences. Ce sont plutôt des observations sur chacun des objets dont il est question dans l’ouvrage. Ces expériences consistent à rapporter le lieu & le tems où la larve a été trouvée, l’espace de tems qu’elle a vécu sous sa première forme, les alimens dont elle s’est nourrie, le nombre de fois qu’elle a mué, ce qu’elle a fait pour se disposer à se métamorphoser, combien de tems elle a été en chrysalide, quelle a été la durée de la vie de l’insecte sous sa dernière forme.

On voit que Goedaert travailloit d’après un bon plan, que ses observations étoient des matériaux pour ceux qui travailleroient par la suite à l’histoire des insectes ; mais son exécution est défectueuse en plusieurs points. Ses observations sont trop courtes en général, instruisent fort peu sur les habitudes, trompent même assez souvent à cet