Page:Encyclopédie méthodique - Histoire naturelle, 5, Insectes 2, A-Bom, T4.djvu/180

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che ; d’après ce qu’il est dit tant sur sa forme, que sur ses habitudes, il paroît que c’est un insecte du genre des termes si communs sur les côtes de Guinée, genre qui se trouve également en Amérique où les européens donnent le nom de Poux-de-bois en plusieurs endroits, & celui de Fourmi-blanche aux insectes, qui composent ce genre. Par-tout ils sont fort petits, mais infiniment multipliés, par-tout ils jettent, en certains tems, des essaims qui passent d’un lieu à un autre, en se pratiquant des chemins couverts, & qui, par-tout, causent de grands dégâts dans le tems de ces émigrations, parce que ces insectes ne sont arrêtés par aucune digue, que les bois de charpente même, qu’ils pulvérisent, sont employés pour les chemins couverts qu’ils se construisent ; ils causent donc au Japon, comme en Afrique & en Amérique, la chute des édifices, ils ravagent les meubles & ils dévastent les plantes. Ce même genre se trouve en Europe, mais les individus y sont peu multipliés, ils font peu de mal, & ils ne sont pas remarqués par cette raison.

Kæmpfer décrit ensuite un Mille pied qu’il dit long de deux ou trois pouces, de couleur brune, ayant un grand nombre de pieds. Sa piquure n’est pas dangereuse, au lieu que celle des Mille-pieds des Indes l’est plus que celle du Scorpion. Mais d’après la figure de cet insecte représenté planche 10 no. 1., ce n’est pas un Mille-pied ou Iule, mais une Scolopendre fort analogue à celle qu’on nomme, très-improprement dans quelques-unes de nos provinces, la Malfaisante.

Kæmpfer appelle insectes rampans les deux espèces dont je viens de parler d’après lui, & il nomme les suivans insectes volans.

Ce sont les Abeilles, les Guêpes, les Cousins, les Mouches, les Sauterelles, que Kæmpfer ne fait que nommer, & tout ce qu’on peut extraire de ce qu’il en dit, c’est qu’il y a peu d’Abeilles au Japon. Il décrit ensuite quelques espèces d’insectes en particulier ; mais d’une manière si incomplette, qu’il est impossible de se former une idée des individus dont il parle. Telle est la description d’un très-grand Papillon appellé jamma tssio ou Papillon de montagne. Il est tout à fait noir, ou de diverses couleurs qui font un mélange agréable de taches blanches, noires & autres. Je ne m’arrêterai pas davantage à des descriptions dont il ne peut résulter aucune idée de l’objet à décrire, & je me bornerai aux seuls insectes figurés. La planche 10, no. 6., représente deux espèces de Cigales & leurs larves ; l’une est beaucoup plus grande, & l’autre plus petite. La grande paroît la première, & disparoît vers les jours caniculaires ; la petite espèce paroît plus tard, & on la voit jusqu’en automne. Elle ne se fait entendre que depuis le lever du soleil jusqu’à midi ; la grande espèce ne discontinue pas de faire retentir les bois du bruit qu’elle y fait. Kæmpfer dit que la dépouille de la larve est mise, au Japon, au nombre des médicamens, qu’on la vend publiquement ; mais il n’apprend pas quelle propriété on lui attribue. Enfin, on voit au no. 7, planche 10, la représentation de deux Buprestes, suivant Linné, & deux Cucujus, suivant Geoffroy. Il paroît que c’est le Bupreste à bandes de Chandernagor, ou celui qui est entièrement verd avec deux bandes dorées longitudinales sur les élytres.

LEUWENHOEK.

On trouve dans les ouvrages de Leuwenhoek qui sont écrits en latin, & qui forment cinq volumes in-4o., plusieurs articles sur les insectes, sur-tout sur les insectes ou animaux microscopiques, soit spermatiques, soit des infusions. Je ne parlerai que des insectes proprement dits qui sont mon seul objet. Ce n’est point leur histoire qu’il faut chercher dans les œuvres de Leuwenhoek, ni la description de leur forme extérieure, mais quelque trait de leur histoire, & la description d’une ou de plusieurs de leurs parties internes, ou de quelques-uns de leurs organes, car Leuwenhoek ne donne