Page:Encyclopédie méthodique - Histoire naturelle, 5, Insectes 2, A-Bom, T4.djvu/179

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mence par les Fourmis ; ensuite des insectes de la même division à huit pieds ; tels sont les Araignées ; suivent les insectes sans aîles à douze & quatorze pieds, & il place, dans cette division, les larves, & en particulier les Chenilles ; puis il passe aux insectes terrestres sans aîles qui ont un grand nombre de pieds, tels que les Cloportes, l’Iule, la Scolopendre.

Dans le troisième livre, Jonston traite des insectes terrestres sans pieds, & d’abord des Vers qu’il subdivise en ceux qui vivent sur les plantes, ceux qui vivent à l’intérieur des autres animaux ; il subdivise les premiers en Vers qui rongent les différentes parties des plantes, arborari ; ceux qui produisent des gales, fruticarii ; ceux qui mangent les semences ; ceux qui dévorent les plantes ; puis en parlant des Vers qui naissent à l’intérieur des animaux, de ceux qui se trouvent dans les viscères de l’homme, sur lesquels il dit fort peu de chose, & il termine ce livre très-court par l’histoire de la limace. Dans le quatrième, qui est aussi très-court, Jonston traite 1o. des insectes aquatiques qui ont des pieds, d’abord de ceux qui en ont un petit nombre, puis de ceux qui en ont beaucoup, ensuite de ceux qui n’en ont point, & il finit par quelques pages sur les étoiles de mer, quelques alinéas sur le Cheval marin ou Hippocampe, & sur le raisin de mer ; d’où il est aisé de conclure que Jonston confond les objets, & met au nombre des insectes des animaux qui ne sont pas de cette classe ; qu’il range le même insecte dans des sections différentes, comme il est aisé de le remarquer à l’égard des Papillons & des Chenilles qui ne sont que le même insecte, & qu’il place dans le premier livre, en les considérant comme Papillons, parmi les insectes terrestres qui ont des pieds & quatre aîles farineuses, & dans le second livre, au rang des insectes terrestres sans aîles à douze & quatorze pieds. Mais ce n’est pas le seul défaut de cette division des Chenilles, puisque les deux sections qu’en forme Jonston sont bien éloignées de renfermer toutes les espèces de Chenilles. Il est inutile de nous arrêter à remarquer en détail les vices d’une méthode que personne ne suit, ni même n’étudie plus, qui répand plutôt de la confusion, & de l’obscurité que de l’ordre & de la clarté sur l’objet qu’elle devroit éclaircir. Il suffit donc de remarquer en général que la méthode de Jonston n’est ni lumineuse, ni exacte, ni applicable à toutes les espèces, à tous les genres des insectes, même de ceux qui présentent des caractères les plus propres à se faire distinguer. Cependant, cette méthode n’est pas même énoncée clairement ; on n’en trouve point le tableau séparé, & on ne la devine qu’en parcourant l’ouvrage entier. Vingt-huit planches grossièrement gravées, dont les figures sont toutes incorrectes & méconnoissables, sont répandues dans les quatre livres qui traitent des insectes ; elles représentent un grand nombre d’objets, mais défigurés, dont elles ne peuvent donner l’idée, & elles sont absolument inutiles ; elles n’ont qu’un rapport indirect avec le texte, puisque l’auteur ne les cite pas, & qu’on ne trouve leur relation avec le discours que par la conformité des noms employés au bas des figures & dans le texte. Ajoutons que Jonston n’est pas plus heureux dans la description que dans la représentation des insectes, qu’il n’en parle guères que d’après Moufet & Aldcovande qu’il copie, que les noms qu’il donne aux insectes sont très souvent ceux que les anciens ont employés, que faute de bonnes descriptions, on ne sait à quels individus appliquer, que d’ailleurs il cite beaucoup de faits apocrifs, qu’il attribue aux insectes des propriétés qu’ils n’ont pas, & que son ouvrage est une compilation de l’érudition & des erreurs de ceux qui l’ont précédé.

KÆMPFER.

Kæmpfer, pag. 110 & suiv. de l’histoire du Japon, format in-folio, fait mention de quelques insectes. Ce qu’il en dit est accompagné d’une planche qui en représente environ une douzaine ; il parle d’bord d’une espèce de Fourmis qu’il appelle Fourmi blan-