Page:Encyclopédie méthodique - Histoire naturelle, 5, Insectes 2, A-Bom, T4.djvu/189

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Cet ouvrage est donné par fascicules. Nous n’avons pu nous procurer que les deux premiers. La forme en est in-4o. Ils contiennent six planches enluminées ; chaque planche vingt à vingt-cinq espèces d’insectes environ : le dessin est exact, les couleurs sont vraies, les caractères fidèlement exprimés, & nous croyons que ces planches sont un des meilleurs ouvrages en ce genre qu’on ait encore mis au jour. M. Pallas n’a donné, dans ces six premières planches, que des dessins de Coléoptères, il les a divisés en Scarabés représentés dans la première planche, en Scarabés & Charansons contenus dans la seconde planche ; en Ténébrions, qui remplissent la planche troisième ; en Buprestes de Linné & Richards de Geoffroi, représentés dans la quatrième planche ; dans la cinquième, M. Pallas a placé les Coléoptères, qu’il appelle Méloïdes, & qui sont tant les insectes vulgairement connus sous le nom de Méloè, que ceux dont les autres insectologistes composent, au moins la plupart, le genre des Cantharides. Enfin, la sixième planche représente des Cérambix ou Capricornes.

Chaque figure est accompagnée d’un numéro relatif à un discours écrit en latin, qui précède les planches ; chaque insecte est désigné par son nom générique, suivi d’une épithète qui distingue l’espèce ; on lit ensuite une phrase qui est une description abrégée, puis les synonymes ou noms que les auteurs ont donnés à l’insecte. M. Pallas indique les lieux où il a trouvé les espèces qu’il fait connoître, & il termine chaque article par une description détaillée des parties principales telles que la tête, les mâchoires, les antennes, le corcelet, &c.

L’ouvrage que nous analysons est très intéressant, non seulement par la beauté des planches, la clarté des descriptions, mais encore & en particulier en ce qu’il contient beaucoup d’espèces nouvelles, difficiles à se procurer, & qui, par cette raison, seroient demeurées inconnues fort long-tems ; indépendamment de ces espèces, dont la description & la représentation sont la partie principale de l’ouvrage, l’auteur a fait représenter & il a décrit plusieurs insectes étrangers à l’Europe, soit qu’ils fussent remarquables par leur forme, ou par la beauté de leurs couleurs, soit qu’on n’en eût donné avant M. Pallas que des descriptions incomplettes ; ce sont ces raisons comme il l’expose dans un discours préliminaire, qui l’ont déterminé à joindre ces espèces à celles de la Russie & de la Sibérie ; comme ceux-ci sont, la plupart, de petite taille, M. Pallas a encore eu en vue d’orner les planches par quelques insectes plus apparens. Les différentes raisons que nous venons d’exposer ; nous paraissent suffire pour qu’on soit fondé à placer l’ouvrage de M. Pallas au nombre de ceux qui fixent les connoissances déjà acquises, mais imparfaites, & les complettent par des descriptions claires & des figures exactes, & qui avancent la science par la connoissance de nouveaux objets.

Je remarquerai, en finissant cette analyse, que M. Pallas a trouvé en Russie & en Sibérie plusieurs insectes que d’autres naturalistes avoient observés dans les Indes & en Amérique. Ces rapprochemens sont très-intéressans, & M. Pallas donne, en les faisant, un exemple très-bon à suivre, que nous imitons dans le cours de notre ouvrage, & duquel nous nous étions occupés avant de connoître l’ouvrage dont nous venons de faire l’analyse.

PETIVER.

Petiver, Apothicaire à Londres, de la société royale de la même ville, écrivoit au commencement de ce siècle : on a de lui une suite d’ouvrages publiés, par sections sous le titre de Décades, & qui ont pour objet les plantes & les animaux.

Les cinq premières décades réunies forment un volume in-4o. enrichi d’un grand nombre de planches. Ce volume porte pour titre : Catalogus classicus & topicus omnium