Page:Encyclopédie méthodique - Histoire naturelle, 5, Insectes 2, A-Bom, T4.djvu/197

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pas, courbent la partie postérieure de leur corps en arc pour l’approcher de la partie antérieure, alongent & portent ensuite celle-ci en avant ; ces Chenilles semblent mesurer le terrein qu’elles parcourent, ce qui les a fait nommer Géomètres ou arpenteuses, &c.

3o. Mémoire.

Les différentes parties des Chenilles sont l’objet de ce mémoire. Il ne m’est pas possible de suivre l’auteur dans les détails, je me borne donc à remarquer qu’il traite d’abord des jambes, ensuite de la tête dont il décrit la forme, puis de la bouche par rapport à laquelle il admet des lèvres, & il décrit la filière en parlant de la lèvre inférieure. M. de Réaumur continue la description de la tête, en examinant si les Chenilles ont des yeux ; il pense qu’elles en sont pourvues, & il rapporte les raisons de sa manière de penser qui ne sont pas assez probatoires pour que le problême soit décidé ; des yeux, notre auteur passe aux stigmates & aux trachées ; de ces parties à la description du canal qui tient lieu d’œsophage, d’estomac, d’intestins, qui s’étend en ligne droite de la bouche à l’anus ; il parle ensuite du corps graisseux qui occupe tous les vuides de la capacité du ventre, en remplit la plus grande partie, qu’on apperçoit aussi-tôt qu’on ouvre une Chenille, qui se fond & s’enflamme à la manière des huiles par le contact du feu. Ces premiers objets sont suivis de la description des canaux du réservoir de la liqueur qui, en sortant de la filière, forme la soie : ces vaisseaux situés un de chaque côté du corps, sont très-amples, & ont dans quelques espèces de Chenilles, plus de volume que l’estomac & les intestins ensemble ; l’auteur avertit de les distinguer de quatre branches formées par d’autres vaisseaux que Malpighi a nommés vaisseaux variqueux, & dont il n’a pu déterminer l’usage. Le cœur est l’organe dont on trouve ensuite la description ; il consiste dans un long vaisseau étendu de la tête à l’extrémité du corps. Suivant Malpighi, ce vaisseau est partagé par des étranglemens en nombre égal à celui des anneaux du corps ; M. de Réaumur croit au contraire que ce vaisseau est égal dans toute sa longueur ; il fonde ce sentiment sur ce qu’après qu’on a injecté ce vaisseau, on n’y apperçoit point d’étranglement, sur ce que lorsqu’on l’a mis à découvert dans une Chenille vivante, qu’on en a écarté les parties qui l’avoisinent, il continue quelque tems encore de se contracter & de se dilater sans qu’on apperçoive qu’il soit retréci en certains points, & élargi en d’autres ; mais notre auteur n’en regarde pas moins, avec Malpighi, ce vaisseau comme le cœur ou l’organe qui en remplit les fonctions, tous deux s’accordent à convenir que sa contraction commence à l’extrémité du corps, & se propage vers la tête ; qu’on ne distingue pas, sans doute à cause de l’extrême ténuité des parties, les vaisseaux qui reçoivent le sang de cette grande artère ou cœur, & qui s’y rapportent.

La dernière observation contenue dans le mémoire que j’analyse, est relative aux muscles qui servent aux mouvemens des anneaux dont le corps est composé ; on les découvre lorsqu’on a enlevé toutes les parties qui remplissoient la capacité du corps ; ils consistent en des faisceaux ou paquets de fibres attachés du bord d’un anneau au bord de l’anneau suivant : indépendamment de ces premiers muscles auxquels on peut donner le nom de muscles droits, il y a dans le tissu de la peau des fibres musculaires obliques qui concourent avec les premiers muscles aux différens mouvemens. M. de Réaumur n’a point parlé dans ce mémoire, ni du cerveau ni de la moelle épinière.

4e Mémoire.

Toutes les Chenilles changent de peau plusieurs fois pendant qu’elles conservent cette première forme. Ce changement est le sujet de ce mémoire. Le premier fait remarquable à cet égard, c’est que la dépouille d’une Chenille ou la peau qu’elle quitte contient l’enveloppe ou le tissu exté-