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celui du célèbre Linné, qui donne aux aîles des Papillons l’épithète d’imbricatæ.

Lorsqu’on a enlevé les poussières, on découvre la substance de l’aîle ; elle est soutenue par des nervures qui en forment la charpente ; elles se subdivisent en des rameaux qui laissent des espaces remplis par une substance blanche, transparente & friable. Il est vraisemblable que cette substance est la même que celle des nervures & de leurs rameaux, mais applatie & étendue en lame ; & le tout paroît à notre auteur de la nature de l’écaille. L’aîle n’est donc pas colorée par elle-même, mais elle doit son éclat & ses nuances aux écailles qui la couvrent.

De l’examen des aîles, M. de Réaumur passe à celui de la tête, du corcelet & du corps ; par rapport à la tête, il s’occupe des yeux qui présentent, selon les espèces, une portion de sphère plus du moins complette, qui ont des couleurs variées & irisées, & dont la surface est sillonnée & rayée. Ces sillons sont produits par les lignes entre les crystallins dont l’œil est composé ; car il en est un assemblage ; ou plutôt chaque point entre les sillons est un crystallin dont la multiplicité est si grande, qu’il y en a plusieurs milliers sur un œil. Quelques physiciens ont nié que les corps que nous décrivons fussent réellement les yeux ; M. de Réaumur rapporte les opinions pour & contre à ce sujet ; mais cet objet est aujourd’hui si généralement reconnu, qu’il est inutile de suivre cette discussion, & personne ne doute plus que les corps dont il est question ne soient de véritables yeux, du nombre de ceux qu’on a nommés yeux à réseau.

Les antennes placées sur la tête sont, par leur forme, des espèces de cornes mobiles d’une construction souvent très-différente ; notre auteur en tire des caractères pour classer les Papillons ; elles lui fournissent les moyens de les diviser en plusieurs genres.

Le premier est celui des Papillons dont les antennes d’égale grosseur de leur origine à leur extrémité, sont terminées par un bouton.

Les antennes des Papillons du second genre augmentent insensiblement de diamètre depuis leur origine jusques tout auprès de leur extrémité ; elles diminuent tout-à-coup de grosseur, se terminent par une pointe située à leur partie inférieure dont il sort une houppe composée de filets, & elles ressemblent, par leur forme, à une massue ; ce qui les fait nommer par l’auteur antennes en massue.

Celles des Papillons du troisième genre conformées comme les antennes des Papillons du second genre, en diffèrent en ce qu’elles sont plus larges qu’épaisses, en ce que leur extrémité est une pointe ovale dénuée de bouquets de poils ; ces antennes sont d’ailleurs contournées, & ressemblent aux cornes des béliers.

Le quatrième genre comprend les Papillons dont les antennes prennent subitement, près de leur origine, une augmentation de grosseur qu’elles conservent jusques près de leur bout, où elles se contournent pour se terminer en une pointe qui, quelquefois, en soutient une seconde composée de plusieurs filets ou poils très-déliés.

Le cinquième les Papillons dont les antennes sont ou plus grosses, ou aussi grosses à leur origine que dans le reste de leur longueur, & qui vont en diminuant de diamètre pour se terminer en pointe. L’auteur les nomme antennes à filets coniques & grenés, parce qu’elles sont composées de grains enfilés au bout les uns des autres.

Les antennes en plumes qui consistent en un tuyau ou un filet qui décroît de diamètre de la base à la pointe, & qui de chaque côté est chargé de filets disposés comme les barbes d’une plume, appartiennent aux Papillons