Page:Encyclopédie méthodique - Histoire naturelle, 5, Insectes 2, A-Bom, T4.djvu/396

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cette tunique, la plûpart de ces œufs sont recouverts ou entourés d’autres parties qui les défendent, soit des injures du tems, soit des oiseaux ou des autres animaux qui les détruiroient. Les uns sont cachés sous des espèces de poils serrés que l’insecte portoit au bout du ventre & qu’il a détachés dans le tems de la ponte. La phalene zigzac, Geoff. bombix dispar, Fab. La phalene à cul fauve, bombix chrysorrœa. La phalene du saule les place sous une matiere blanchâtre. Les abeilles bourdons les cachent dans des alvéoles qu’elles ont fermé de toute part. Les cinips les disposent dans une galle formée par l’extravasation des sucs de la plante que l’insecte a piquée. Quelques-uns sont portés au bout de très-longs poils : d’autres sont cachés dans des feuilles roulées : d’autres sous une matière gluante, &c.

2o. La larve, larva ; c’est le second état des insectes, celui par lequel ils passent au sortir de l’œuf. La forme de ces larves varie beaucoup ; on leur a donné le nom de ver, vermis, de larve, larva, qui signifie masque, celui de chenille, cruca, consacré seulement à la larve des lépidoptères : on a donné enfin celui de fausse chenille à la larve des tentrèdes ou mouches à-scie. Parmi ces larves, les unes ont six pattes ou un nombre plus considérable ; mais il n’y a que les six pattes qui répondent à celles que doit avoir l’insecte parfait, qui soient articulées, dures & écailleuses ; les autres sont molles, & sans articulations ; la plupart n’en ont point, & ressemblent parfaitement à des vers. Quelques unes ont des antennes : le plus grand nombre en manque. Les unes ont des mâchoires plus ou moins fortes suivant la nourriture dont elles font usage ; quelques autres n’ont que des espèces de suçoirs. Presque toutes sont sans yeux, quoiqu’on apperçoive la place qu’ils occuperont dans l’infecte parfait. Ces yeux existent, mais ils sont cachés sous une double enveloppe, celle de larve, & celle de nymphe. C’est sous la forme de larve que l’insecte prend tout son accroissement : aussi, celle-ci est-elle ordinairement très vorace, & elle grossit d’autant plus promptement & passe d’autant plutôt à l’état de nymphe, que sa nourriture est plus abondante. Mais, avant d’y parvenir, avant de subir sa première transformation, elle quitte & change plusieurs fois de peau. On a donné le nom de mue à cette opération qui est souvent fatale à l’insecte. La mue est toujours une espèce de maladie : la larve s’y prépare par une abstinence totale, & non seulement elle ne mange pas, mais elle reste presqu’immobile, ses couleurs deviennent pâles & livides, elle paroît malade ; elle doit l’être en effet puisque souvent elle y périt. Quelques jours après sa dernière mue, parvenue enfin à tout son accroissement, la larve subit une transformation & passe à l’état de nymphe.

3o. On a donné le nom de nymphe, chrysalide, fève, aurelie, pupa, chrysalis, aurelia, au troisième état par lequel passent les insectes. Leur forme varie autant dans celui-ci que dans le second. Toutes les larves sont douées d’un mouvement progressif ; toutes prennent des alimens, tandis que presque toutes les nymphes, cachées dans une coque de soie, ou dans quelqu’autre matière, ne prennent aucun aliment, restent immobiles, & paroissent dans un état de mort. On ne prendroit même plus la plupart d’elles pour des êtres organisés. On a divisé ces nymphes en quatre espèces différentes, relativement à la forme qu’elles prennent. La première espèce de nymphe est celle des lépidoptères métamorphosis obtecta (Fabricius), elle ressemble peu à un animal vivant ; on ne distingue presque pas les parties que l’insecte parfait doit avoir ; leur peau est dure, presque coriace ; elles ne se meuvent pas, mais si on les touche fortement, elles s’agitent & font un léger mouvement que leur permettent les anneaux de leur ventre. Ces nymphes portent plus ordinairement le nom de chrysalides. Les anciens leur ont aussi donné celui d’aurelie, parce que la plupart sont comme dorées. Les chrysalides des papillons sont nues & attachées à quelque mur ou au tronc de quelque arbre par un fil qui passe autour de leur corps comme une espèce de ceinture ; ou elles sont simplement suspendues par le moyen de quelques fils qui fixent la partie postérieure de leurs corps. La plûpart des phalènes filent une coque de soie d’un tissu plus ou moins serré, & s’y enferment. Quelques autres entrent dans la terre, y forment une espèce de logement dont les parois sont consolidés par le moyen de quelques fils. (Les sphinx.) Les larves de la première espèce de nymphes, connues sous le nom de chenille, n’ont point d’antennes, leur bouche est armée de fortes mâchoires qui