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qui leur servent à placer leurs œufs dans le corps des autres insectes, ou dans la tige des plantes & des arbres. Quelques-uns ont un aiguillon très-fort & très pointu qu’elles tiennent caché dans le ventre & dont elles se servent au besoin.

Il y a parmi la plûpart de ces insectes, outre les mâles & les femelles, des individus qui ne jouissent d’aucun sexe, & qui semblent seulement destinés au travail & au soin des petits. Comme on le remarque dans les abeilles, les fourmis, &c.

Les larves des hyménoptères ressemblent à un ver mol, blanchâtre & sans pattes. Il faut cependant en excepter celles des tentrèdes ou mouches à scie, que leur forme a fait nommer fausses chenilles. Elles ne différent des vraies chenilles que par le nombre de leurs pattes qui est ordinairement de 18 à 20, tandis que les pattes des chenilles n’excèdent jamais celui de seize. Ces larves se transforment en nymphes de la troisième espèce. Elles s’enferment dans une espèce de coque légère qu’elles filent elles mêmes.

Il faut observer qu’on rencontre souvent des insectes de cet ordre qui n’ont point d’aîles, & qui n’en obtiennent jamais, comme par exemple, les fourmis, les mutilles, &c. Mais cette exception ne porte que sur les individus qui n’ont point de sexe (les mulets). Les mâles & les femelles en sont toujours pourvus.

ORDRE IV.

Hémiptères

Nous voici parvenus aux insectes dont les deux aîles supérieures ne servent plus pour le vol & ne sont plus que des espèces d’étuis nommés élytres, sous lesquels les véritables aîles de l’insecte se trouvent cachées : cependant au premier aspect, on prendroit la cigale pour un insecte à quatre aîles, puisque les deux étuis en ont l’apparence : aussi ces insectes font-ils le passage des insectes à quatre aîles nues, à ceux qui n’en ont que deux recouvertes par des étuis. Nous divisons cet ordre en deux sections, la première comprend les insectes dont les élytres & les aîles sont toutes de la même consistance, & forment une espèce de toit à deux égoûts. Nous avons placé dans la seconde ceux dont les élytres sont moitié coriaces, moitié membraneuses, & posées l’une sur l’autre sur un plan horizontal. On voit par ce que nous venons de dire que les élytres des hémiptères différent un peu les unes des autres. Dans les punaises, par exemple, une partie de ces étuis est dure & coriace, & ressemble aux étuis des coléoptères ; l’autre partie est membraneuse & semblable à l’aîle. Dans les grandes cigales, les pucerons, &c. ils sont membraneux, souvent clairs & transparents ; ils ont un peu plus de consistance dans les tettigones, les membracis, &c. Quoique ces élytres aient quelquefois une apparence d’aîles, l’insecte ne s’en sert cependant point pour voler ; il les ouvre seulement & les porte étendues pour ne pas gêner le jeu des véritables aîles, & pour faciliter son vol.

Un caractère plus facile à saisir & qui n’appartient qu’aux insectes de cet ordre, est tiré de la forme de la bouche qui est une espèce de bec recourbé sous la poitrine, & qui sert de gaine à trois soies très minces, très déliées, par le moyen desquelles ces insectes sucent les alimens dont ils se nourrissent, en les introduisant dans les corps des animaux vivans, ou dans le tissu des plantes.

Le corps des hémiptères est en général un peu plus renflé que celui des trois ordres précédents. La tête est munie de deux antennes très-courtes & à peine apparentes dans la nèpe, la corise, la cigale. Elles sont assez longues dans les punaises. Outre les deux grands yeux à réseau, on voit à la partie supérieure de la tête, de quelques genres seulement, deux ou trois petits yeux lisses. Le corcelet de ces insectes est très grand dans quelques espèces, tandis qu’il est très-petit dans d’autres ; lorsque le corcelet est court, l’écusson est grand & il occupe alors toute la partie supérieure de la poitrine. Celui des membracis & des punaises est quelquefois si grand & si dilaté qu’il couvre presque tout le corps, & qu’il cache les aîles & les élytres. Les pattes sont au nombre de six ; les deux antérieures prennent naissance à la partie inférieure du corcelet, & les quatre postérieures à la poitrine : elles sont composées de la hanche, de la cuisse, de la jambe & du tarse, dont le nombre des articles est depuis un jusqu’à trois.

La larve de ces insectes est pourvue d’an-