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tennes, d’yeux, d’une bouche semblable à celle de l’insecte parfait, de six pattes, &c. elles ne différent de l’insecte parfait que par le défaut d’aîles. Elles se changent en nymphes de la quatrième espèce.

Il faut observer que quelques espèces, telles que la punaise des lits, la punaise aptère, &c. restent toujours dans l’état de nymphe, n’obtenant jamais des aîles & cependant pouvant se reproduire. Parmi les kermès & les cochenilles, les femelles n’obtiennent jamais des aîles, les mâles seuls en sont pourvus.

ORDRE V.

Orthoptères.

Le Chevalier Linné avoit placé les insectes qui forment cet ordre parmi les hémiptères. M. Geoffroy en a fait une division des coléoptères, il les distingue seulement des autres par leurs étuis mous & presque membraneux. Ces insectes semblent tenir le milieu entre ces deux classes ; mais il est évident qu’ils n’appartiennent ni à l’une ni à l’autre, & qu’ils doivent en former une particulière. Voici les principales différences que présentent les aîles & les élytres. Les aîles des hémiptères ne sont point pliées, mais étendues dans toute leur largeur, quoique cachées sous les élytres. Celles des coléoptères sont pliées transversalement, c’est-à-dire, repliées sur elles-mêmes, tandis que celles des orthoptères sont pliées longitudinalement, à-peu-près comme un évantail. L’aîle est souvent entièrement cachée sous l’élytre ; mais, lorsqu’elle la dépasse, elle prend à son bord extérieur, la consistance de l’élytre. Ce bord en fait alors la fonction & tout le reste de l’élytre vient se plier au-dessous ; ce qui n’arrive jamais dans les deux autres classes. Indépendamment du caractère tiré de l’aîle, les élytres présentent encore des différences remarquables ; celles des coléoptères sont dures & coriaces, elles se joignent l’une à l’autre par une suture droite : les élytres des orthoptères sont molles, presque membraneuses, & forment à leur bord interne une ligne courbe qui les empêche de s’unir ensemble par leur suture.

La bouche de ces insectes est bien différente de celles des hémiptères. Elie est munie de deux fortes mandibules, de deux mâchoires, d’une lèvre supérieure & de quatre antennules. Fabricius a établi une classe particulière de ces insectes sous le nom de ulonata, d’après un caractère que lui a présenté la bouche qui consiste dans une petite pièce membraneuse qu’il nomme galia, placée à la partie exrérieure des mâchoires, entre celles-ci & les antennules antérieures.

Ces insectes ont deux antennes sétacées, filiformes, ensiformes, &c. deux grands yeux à réseau & trois petits yeux lisses. Le corcelet est assez grand ; il est prolongé, & couvre une partie du corps dans quelques criquets. On ne voit point d’écusson proprement dit. L’abdomen est alongé, composé de plusieurs anneaux, & pourvu, de chaque côté, de stigmates. II est terminé, dans les femelles des sauterelles, par une espèce de queue dont elles se servent pour déposer leurs œufs dans la terre.

Les pattes sont au nombre de six. Les deux antérieures prennent naissance à la partie inférieure du corcelet, & les quatre autres partent de la poitrine. Elles sont composées de la hanche, de la cuisse, de la jambe & du tarse, divisé en trois, quatre ou cinq pièces terminées par deux onglets. Les deux pattes antérieures des mantes ont une pièce de plus qui se trouve immédiatement après la jambe. Cette pièce est armée, à sa patrie interne, de plusieurs dentelures, & est terminée par un onglet long, très-fort & très-pointu, à côté duquel le tarse prend naissance. Les pattes postérieures des criquets, des sauterelles, &c. sont renflées & leur servent à exécuter des sauts très-considérables.

Les larves ne différent de l’insecte parfait que par le défaut d’aîles. Elles se changent en nymphe de la quatrième espèce.

Il faut observer que plusieurs insectes de cet ordre restent toujours dans l’état de nymphe, & n’obtiennent jamais entièrement leurs aîles & leurs élytres, & cependant ces nymphes s’accouplent & se reproduisent.

ORDRE VI.

Coléoptères.

Les insectes qui composent cet ordre ont deux aîles cachées ous des élytres dures & coriaces, convexes au-dehors, concaves au-dedans & unies l’une à l’autre par une ligne