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voit encore deux ou trois petits yeux lisses placés au sommet de la tête.

Le corcelet est très-grand, & est terminé, dans presque tous, par une espèce d’écusson. La partie inférieure de ce corcelet, ou la poitrine, à proprement parler, donne naissance aux six pattes. Il faut remarquer que, dans les diptères, on n’apperçoit point en-dessous la séparation du corcelet d’avec la poitrine. La pièce qui répond au corcelet des autres insectes, manque entièrement dans ceux-ci.

L’abdomen est ordinairement conique, plus ou moins alongé, rarement renflé au bout dans les mâles, & formé de plusieurs anneaux très distincts. Les pattes sont composées de la hanche, de la cuisse, de la jambe & du tarse, divisé en cinq articles.

La larve de ces insectes est un ver mou, sans pattes, dont la tête n’est point écailleuse, mais aussi molle que le reste du corps. Leur bouche forme un suçoir, armé quelquefois d’une espèce de dard ou de tarière. Elles ont des stigmates & se changent en nymphes de la seconde espèce ; excepté cependant celles de la tipule & du cousin, que nous rangeons dans la troisième.

ORDRE VIII.

Aptères.

Nous avons rangés dans cet ordre tous les insectes dont les deux sexes n’ont point d’aîles, qui n’en obtiennent jamais, & qui, si l’on excepte la puce seule, ne subissent point de métamorphose apparente. Nous les divisons en trois sections, qui pourroient former autant de classes, si ces insectes devenoient beaucoup plus nombreux. La première comprend ceux qui ont six pattes & deux antennes. La seconde ceux qui ont huit pattes & point d’antennes, mais deux antennules assez grandes, quelquefois terminées en forme de pinces. Dans la troisième sont placés ceux qui ont huit, dix ou douze pattes, ou un nombre plus considérable, & qui sont pourvus de deux ou de quatre antennes. Ces derniers sont désignés plus particulièrement sous le nom de crustacés.

Les insectes de la première section ont leur corps composé de plusieurs anneaux distincts, sur chacun desquels on apperçoit, de chaque côté, un stigmate. Leur tête n’est point confondue avec le corcelet ; elle est pourvue de deux antennes. La bouche varie dans les différens genres. Quelques uns ont des mâchoires assez foibles, les autres n’ont qu’une espèce de trompe. Leur accouplement n’a rien de remarquable. Les parties de la génération sont simples dans les deux sexes, & placées à la partie postérieure de leur corps. Ils ne subissent point de transformations ; ils changent seulement plusieurs fois de peau avant d’avoir pris tout leur accroissement. La puce cependant subit une métamorphose complette. Sa larve est un petit ver alongé, cylindrique, sans pattes, dont la tête écailleuse est pourvue de deux antennes. Elle file une coque légère & se change en nymphe de la troisième espèce.

Les insectes de la seconde section n’ont point d’antennes ; mais ces pièces sont remplacées par deux antennules longues, articulées & insérées à la partie latérale des mâchoires. Ces antennules sont figurées en forme de pinces dans le scorpion : elles sont simples, filiformes, & elles renferment les parties de la génération dans les mâles des araignées. Les yeux de ces insectes varient : ils sont lisses & au nombre de six ou de huit dans l’araignée, le scorpion. La mitte & le faucheur n’en ont que deux. Leur corps est diversement figuré ; il est composé d’anneaux très-distincts dans le scorpion, la pince ; on n’en apperçoit aucun dans l’araignée & le faucheur. On n’y voit point non plus le stigmate. Il paroît probable que les organes extérieurs de la respiration de ces insectes se trouvent placés à l’anus entre les mamelons. Le nombre des pattes est constamment de huit, & elles sont composées de la hanche, de la cuisse, de la jambe & du tarse, divisé en plusieurs pièces ; mais les araignées ont quelques pièces surnuméraires : on en apperçoit uns très-petite entre la hanche & la cuisse ; une autre plus grande, à qui on a donné le nom de genou, qui unit la cuisse à la jambe. Les insectes de cette section ne subissent point de transformations ; ils muent seulement dans leur premier âge, & changent plusieurs fois de peau, jusqu’à ce que, parvenus à leur entier accroissement, ils s’accouplent & se reproduisent.

La troisième section comprend les crustacés, que quelques personnes regardent comme formant une classe particulière d’aninaux. Cependant, quoiqu’ils s’éloignent beaucoup des