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droite nommée suture. Au dessous de ces élytres, il y a deux aîles membraneuses, veinées & repliées sur elles mêmes. Lorsque l’insecte veut prendre son vol, il écarte & étend les élytres, & il déploie en même tems les aîles, mais de manière que les unes ne gênent pas le jeu des autres, son vol fini, il replie les aîles & ferme les élytres. La plûpart des coléoptères s’élèvent & volent difficilement ; d’autres, au contraire, volent avec la plus grande légéreté ; leur vol, quoique court, est néanmoins très fréquent, sur tout lorsque la chaleur est un peu forte.

La tête des coléoptères est pourvue de deux antennes diversement figurées & composées de dix ou onze articles assez distincts. La bouche est armée de deux fortes mandibules qui servent à ces insectes comme de pince pour saisir & couper les alimens que les deux mâchoires, qui se trouvent au-dessous, divisent & broient pour completter la mastication. La forme de cette bouche est à-peu près la même que celle des orthoptères & des névroptères. On y voit aussi quatre ou six antennules. Ces insectes ont deux grands yeux à réseau ; mais ils manquent des petits yeux lisses dont la plupart des autres insectes sont pourvus. La figure du corcelet varie beaucoup, il est lisse ou raboteux, glabre, velu, épineux, convexe, globuleux, cylindrique, bordé, &c. Il donne naissance, à sa partie inférieure, aux deux pattes de devant ; & il est terminé, à sa partie postérieure & supérieure, par une pièce triangulaire plus ou moins distincte, nommée écusson, placée entre la base interne des élytres. La poitrine donne naissance aux quatre pattes de derrière. Le ventre est ordinairement conique, assez dur en dessous, très-mou en dessus à la partie qui se trouve cachée sous les élytres, composé de six ou sept anneaux, à chaque côté desquels il y a un stigmate. Les tarses qui terminent les six pattes, sont composés de trois, quatre ou cinq pièces qui nous ont servi à diviser, à l’imitation de M. Geoffroy, cet ordre très-nombreux en plusieurs sections.

La larve des coléoptères est un ver mou, ordinairement muni de six pattes écailleuses, d’une tête écailleuse & de mâchoires souvent très fortes. La plupart de ces larves manquent d’antennes, & aucune n’a des yeux ; on voit seulement la place qu’ils occuperont dans l’insecte parfait. Leur corps est plus ou moins alongé & composé de douze ou treize anneaux. Elles se changent en nymphes de la troisième espèce.

L’accouplement de ces insectes est tel que le mâle est presque toujours placé sur le dos de sa femelle.

Il faut observer que quelques espèces de coléoptères n’ont point d’aîles sous leurs élytres : celles-ci se trouvent alors jointes & réunies par leur suture, tellement que l’insecte ne peut pas les ouvrir.

ORDRE VII.

Diptères.

Les insectes de cet ordre différent de tous les précédents en ce qu’ils n’ont que deux aîles nues, étendues, membraneuses, veinées, ordinairement posées sur un plan horisontal, tout le long de la partie supérieure de l’abdomen, & jamais cachées sous des étuis. Mais outre ces deux aîles, on remarque encore deux petites pièces mobiles qui représentent un petit filet terminé par un bouton arrondi, placé un-peu au-dessous de l’origine des aîles, & qui semblent tenir lieu de deux autres aîles. On a donné à ces pièces le nom de balancier, parce qu’on a cru qu’elles servoient à-peu près aux mêmes usages que les balanciers des danseurs de corde. Indépendamment des aîles & des balanciers, la plûpart des espèces sont encore pourvues de deux autres petites pièces minces, larges, membraneuses, faites en forme de coquille ou de cueiller, placées au-dessus des balanciers qu’elles cachent souvent en tout ou en partie. On leur a donné le nom de cueilleron à cause de leur forme.

La bouche de ces insectes est une trompe, dont la figure varie dans les différens genres. Elle forme souvent une espèce de gaine, creusée en goutière à sa partie supérieure, pour recevoir plusieurs filets très-déliés, nommés suçoirs, que l’insecte plonge dans le cuir des animaux, ou dont il se sert pour sucer le miel des fleurs & les matières liquides & sucrées. La tête de ces insectes est munie de deux antennes ordinairement très-courtes & composées de quelques articles peu distincts. Les deux yeux à réseau sont très grands, & ils occupent, dans la plupart, la majeure partie de la tête. Outre ces grands yeux, on