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En forme de scie, serratum, lorsqu’il se termine, dans son contour, par de petits angles aigus, placés les uns à la suite des autres ; la naucore.

En lobes, lobatum, lorsqu’il est divisé en plusieurs parties ; quelques pous.

Plié, plicatum, lorsqu’il y a transversalement des plis bien marqués ; les pucerons.

Folié, foliatum, lorsqu’il déborde de chaque côté des aîles, & qu’il imite une feuille, mantis gongylodes.

Tentacule, tentaculatum, lorsqu’il y a des parties qui sortent & rentrent dans le corps ; les cicindèles à cocardes, Geof. Malachius, Far.

Marginé, marginatum, lorsque ses bords sont un peu relevés.

On considère encore dans l’abdomen l’anus & les parties qui l’avoisinent. Voyez. Anus.

Les crabes, écrevisses, &c. n’ont point d’abdomen apparent. L’estomac, les parties de la génération, & tous les autres viscères, se trouvent placés dans le corps même de ces animaux, dans la partie qui répond à la poitrine des autres insectes, & qui est d’une seule pièce : celle qui vient après a reçu improprement le nom d’abdomen, puisque ce n’est qu’une espèce de queue articulée, plus étroite que le corps de l’animal, privée des parties de la génération, de l’estomac, des intestins & des stigmates : la seule partie qui s’y trouve, c’est l’anus, auquel un intestin aboutit en ligne droite pour y porter les excrémens.

ABEILLE, Apis. Genre d’insectes de la classe des hyménoptères.

L’Abeille est un insecte plus ou moins velu, muni de quatre aîles inégales, membraneuses, veinées, de deux antennes articulées, de deux mandibules, d’une trompe plus ou moins longue, coudée, & d’un aiguillon très-pointu, rétractible, caché dans la partie postérieure du ventre. Ce genre est très-rombreux, & les espèces sont souvent peu distinctes. D’après la forme de leur trompe, M. Fabricius en a séparé un grand nombre, dont il a établi deux autres genres, sous les noms d’andrene, andrena, & de nomade, nomada. À l’imitation de M. Scopoli, nous en avons établi un troisième, sous le nom d’encère, encera, qui diffère des véritables abeilles, non-seulement par le nombre des pièces de la bouche, mais encore par la forme des antennes, qui sont longues, filiformes, égales, entières, tandis qu’elles sont courtes, brisées & inégales dans l’abeille. La principale différence qu’il y a de l’abeille à l’andrenne, c’est que la trompe de la première est divisée en cinq pièces, & celle de la seconde en trois. On distingue, au premier coup-d’œil, une guêpe d’une abeille, parce que la première a le corps lisse, tandis que celui de l’abeille est plus ou moins velu ; mais la forme de la bouche les éloigne encore plus l’une de l’autre ; la guêpe n’a presque point de trompe, du moins est-elle si courte, qu’on ne peut l’appercevoir qu’avec beaucoup de peine. Les abeilles ont encore un caractère qui leur est propre ; il consiste dans le premier article des tarses, qui est aplati, très-large, aussi grand que les quatre autres pris ensemble, & garni intérieurement de poils courts, roides, très-serrés, destinés à transporter & retenir la cire, dont elles se servent pour la construction de leurs nids. Quelques espèces cependant portent la cire sous leur ventre ; mais le premier article des tarses n’en est pas moins plus gros & plus garni de poils que dans les guêpes & les autres genres qui en approchent le plus.

Les antennes des abeilles sont filiformes, à-peu-près de la longueur de la moitié du corcelet : le premier article est long & cylindrique ; le second est court & presque arrondi ; le troisième est conique ; les autres sont courts, égaux entr’eux & cylindriques. Elles sont ordinairement coudées à la jonction du premier article avec le second, & elles forment un angle droit, ou plus ou moins obtus.

La tête est velue, courte, un peu aplatie, & moins large que le corps : elle est munie, à sa partie latérale, de deux yeux, assez grands, ovales, oblongs, peu saillans, & de trois petits yeux lisses, arrondis, disposés en triangle, & placés sur le vertex. Elle tient au corcelet par un filet très-mince & très-court.

La bouche est composée d’une lèvre supérieure, de deux mandibules, d’une trompe coudée, plus ou moins longue, suivant les espèces, & de quatre antennules, courtes & filiformes. La lèvre supérieure est une pièce mobile, large, plate, assez dure, presque cornée, arrondie ou légèrement échancrée, ciliée & placée à la partie antérieure de la tête, au-dessus des mandibules. Celles-ci sont grandes, fortes, très-dures, convexes extérieurement, concaves intérieurement, & terminées par un rebord tranchant, quelquefois légèrement dentelé : elles sont mues latéralement par des muscles assez forts. La trompe est coudée, repliée sur elle-même, & cachée, lorsque l’insecte n’en fait pas usage, dans un enfoncement qui se trouve depuis les mandibules jusqu’au filet qui unit la tête au corcelet. Elle est composée de cinq pièces, savoir ; deux latérales, grandes, dures, cornées, concaves à leur partie interne, qui enveloppent ou servent de gaine aux trois autres, dans toute leur étendue. Ces pièces sont coudées vers leur milieu, & elles se terminent en pointe. Les trois pièces du milieu paroissent réunies depuis leur base jusqu’à leur courbure ; là, elles se divisent en trois pièces, dont deux extérieures, larges, aplaties, un peu concaves, presque membraneuses, servent d’enveloppe à la pièce du milieu, qui est filiforme, cylindrique, ou légèrement aplatie, garnie de poils très-fins, & terminée en pointe obtuse. Si on examine au microscope l’extrémité de cette pièce, on croit y appercevoir un petit trou, qu’on a regardé comme l’ouverture par le moyen de laquelle l’abeille suce le suc mielleux des fleurs. Les antennules sont courtes & filiformes ; les deux antérieures, composées de six articles presque égaux & coniques, ont leur insertion à la courbure des deux grandes pièces ex-