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NOTICE


Des principaux ouvrages en particulier.

ALBIN (Éléazare).


M. Albin, peintre anglois, a donné deux ouvrages sur les insectes. Le premier, de format in 4o, écrit en latin, imprimé à Londres en 1731, est intitulé :

Insectorum angliœ Historia Naturalis illustrata iconibus in centum tabulis œneis, eleganter ad vivum expressis & istis, qui id poscunt accuratè etiam coloratis.

Ab auctore Eleazarre Albin, pictore.

His accedunt annotationes amplœ & observationes plurimœ insignes à Guill. Derham. r. s. socio.

On voit, par le titre précédent, que l’ouvrage est orné de cent planches, qu’il y a des exemplaires coloriés & d’autres qui ne le sont pas. C’est d’après un des premiers que je donne une notice de l’ouvrage de M. Albin. Il a représenté la plante sur laquelle il a trouvé les larves & dont il les a nourries, les larves, les chrysalides, & les insectes dans leur état de perfection ; son ouvrage contient la description d’un grand nombre de Papillons, tant de jour que de nuit, & celle de fort peu d’autres insectes. Les planches sont accompagnées d’une explication imprimée sur une feuille au verso de chaque planche. Ce n’est qu’une courte description de la larve, de la chrysalide, de l’insecte parfait. M. Albin rapporte le nom triviale de la plante dont la larve a été nourrie, le tems qu’elle a vécu sous cette première forme, celui qu’elle a passé en chrysalide & où l’insecte a paru dans son dernier état : il ne suit aucun ordre, il ne paroît pas avoir eu idée des méthodes, & il ne donne pas de nom aux insectes qu’il décrit. Mais les figures qu’il a dessinées & colorées ont tout à la fois beaucoup d’élégance & de correction ; la gravure paroît approcher beaucoup de la perfection, mais les couleurs qu’on y a appliquées ne sont pas toujours d’un ton vrai & conforme aux couleurs des insectes qui sont repésentés.

Les notes de M. Derham sont placées au bas de la page sur laquelle le texte est imprimé ; elles consistent, en plus grande partie, à indiquer les auteurs qui ont parlé des mêmes insectes que M. Albin, & à rapporter la citation de leurs ouvrages pour chaque insecte. Cependant ces citations nc sont pas nombreuses, parce que les ouvrages n’étoient pas encore fort multipliés du tems de M. Derham, & parce que M. Albin a décrit un assez grand nombre d’espèces qui ne l’avoient pas été avant lui. Rien n’est plus facile que de reconnoître les insectes à l’inspection de ses planches ; on ne peut pas se tromper, & les notes de M. Derham sont un moyen pour reconnoître les insectes dans des auteurs où il est souvent très embarrassant de les distinguer, comme Aldrovande, Moufet, &c ; mais je ne garantis pas que M. Derham ne se soit jamais trompé dans les citations. Il rapporte d’ailleurs quelques généralités, mais dans lesquelles il y a peu à puiser aujourd’hui, & elles ne sont pas épurées de tout préjugé ancien. En voici un exemple. À l’occasion de la Chenille sphinx qui donne le demi-paon, représentée planche VIII, M. Derham cite Goedaert, & dit que cet auteur pense que la corne que cette Chenille sphinx porte vers l’extré-