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mité du corps, au dessus de l’avant dernier anneau, est venimeuse. Une pareille proposition, si elle étoit citée ne devoit l’être que pour en faire remarquer la fausseté ; ce que M. Derham n’a pas fait ; au contraire, il rapporte les raisons que Goedaert a cru avoir d’avancer cette étrange proposition. Ainsi trop souvent on puiseroit l’erreur dans les livres, au lieu de la vérité, si on ne lisoit pas avec discernement, si l’on n’étoit pas averti des préjugés qu’on don rejetter, & cette connoissance est une grande partie de l’étude même.

Le second ouvrage de M. Albin, imprimé à Londres en 1736, est un volume in-4o. écrit en anglois ; il renferme un texte qui est une partie descriptive, & des planches placées à la fin du volume. Il n’est question, dans cet ouvrage que des Araignées, de quelques Scorpions, de plusieurs sortes de Poux ou Tiques, représentés au microscope. Il y a trente-neuf planches pour les Araignées, une planche pour deux Scorpions, une planche pour la Puce grossie, une pour le Pou, & neuf pour différentes sortes de Poux ou Tiques. Les descriptions contenues dans le texte sont fort courtes. C’est à regret que nous ne pouvons faire des planches le même éloge que de celles du premier ouvrage ; quoique gravées & coloriées avec soin, elles nous ont paru, même sous ces deux rapports, inférieures aux planches de l’ouvrage sur les Papillons, & ce qui les met infiniment au-dessous, c’est qu’elles sont la plupart peu exactes & peu conformes aux originaux qu’elles doivent représenter. Il est très-difficile de les y reconnoître.

ALDROVANDE.

Aldrovande a écrit sept livres sur les insectes. On y trouve la même érudition, le même défaut de critique que dans les autres ouvrages de cet auteur. C’est de même une compilation de tout ce qui a été écrit avant le siècle d’Aldrovande sur l’objet dont il traite. Il n’obmet rien, il rapporte toutes les citations, & il les tire également des naturalistes, des poëtes, des orateurs, des historiens, de tous les écrits dont il avoit nécessairement rassemblé & lu un prodigieux nombre ; il décrit à sa manière chaque insecte, il fait son histoire, il parle de ses propriétés utiles ou nuisibles, de son usage dans les choses sacrées ou profanes, en économie, dans les arts, en médecine, &c. L’historique est relatif à des figures grossières, gravées en bois, informes, & qui ne donnent aucune idée de l’objet qu’elles sont censées représenter.

Le premier livre est sur les Abeilles ou insectes qui font des rayons en général, sur les Abeilles proprement dites en particulier. Il y a deux longues dissertations sur le miel, la cire & leurs usages, considérés à la manière d’Aldrovande. Les amateurs de l’antiquité pourront trouver des recherches curieuses dans ces deux dissertations ; mais ceux qui auront pour but les insectes, trouveront très-peu de faits à receuillir dans ce livre.

Le second livre a pour objet les insectes à quatre aîles sans élitres ; il est traité d’abord des Papillons, ensuite des Demoiselles, & des Cigales.

Les insectes à deux aîles sans élitres sont le sujet du livre troisième ; celui du livre quatrième, sont les insectes à élitre, & il est traité d’abord des Sauterelles, des Mantes & de différens Coléoptères ; dans le cinquième livre, Aldrovande parle des insectes aptères ou sans aîles, qui ont des pieds ; & il s’occupe des Fourmis, puis des Poux, des Scorpions, des Araignées ; les Vers font la matière du sixième livre, & les insectes qu’Aldrovande appelle insectes aquatiques, celle du septième. Parmi ces derniers, sont les Sang-sues, les Étoiles de mer.

Quoique les sept livres d’Aldrovande sur les insectes composent un assez gros volume in-folio, il n’y est cependant traité que d’une très petite partie des insectes de nos climats, & cet ouvrage, monument d’érudition, est,