Cette Chenille que les auteurs n’avoient pas observée avant M. de Geer, est de grandeur médiocre ; elle a seize jambes ; elle attaque de préférence les racines qui ont resté trois ou quatre ans en terre sans être nettoyées : elle en ronge l’intérieur aussi bien que la surface ; elle vit toujours en terre, & s’y métamorphose ; mais quand le Papillon est prêt a naître, la Chrysalide perce sa coque, elle en sort & s’avance à la surface de la terre ; elle la dépasse même & s’arrête à l’endroit où le fourreau des aîles finit. Le Papillon naît au commencement du mois de juin. Description du mâle & de la femelle, qui sont très-différens. Leurs Antennes sont très-courtes, & n’excèdent guère une ligne de long ; ce qui est très-remarquable. Les deux dernières jambes du mâle sont garnies, du côté extérieur, de longs poils jaunes. Les œufs sont très-petits, même proportionnément à la grandeur de l’espèce, d’une forme alongée ; la femelle les dépose à terre, & les répand précipitamment, sans ordre, comme du grain que l’on sème.
Description d’un Papillon remarquable, comme le précédent, par la petitesse de ses antennes, & par la figure singulière de ses jambes postérieures : ses antennes n’ont qu’une demi-ligne de long ; les cuisses des jambes postérieures ne diffèrent de l’extérieur ordinaire qu’en ce qu’elles sont garnies de très-longs poils, mais au lieu de jambes, on ne voit qu’une masse pyriforme attachée à la cuisse par le bout effilé, & garnie du côté intérieur, qui est applati, d’aspérités qui forment une sorte de brosse. M. de Geer a vu plusieurs de ces papillons qui étoient des mâles, dont il ne connoît ni la femelle, ni la Chenille.
Cette Chenille, fort petite, se trouve au mois de mai dans les boutons du pin qu’elle habite, dont elle se nourrit, au centre desquels elle subit ses changemens ; le Papillon naît en juin ; il est nocturne.
C’est au commencement de mai que M. de Geer observa cette Chenille ; dans cette saison les rosiers ne font que commencer à pousser en Suède ; la Chenille en perce les boutons, s’y loge, les ronge & les détruit. Sa longueur est de cinq lignes & demie ; elle est de couleur sombre, brunâtre ; elle couvre de ses excrémens qu’elle pousse au dehors l’ouverture qu’elle a faite au bouton ; quand celui qu’elle a rongé est épuisé, elle en attaque un autre ; elle se change vers le commencement de juin en une Phalène fore jolie, qui est mi-partie de noir & blanc.
Je n’ai point observé la même Chenille que M. de Geer, mais j’en connois une plus grande, toute verte, qui paroît dans nos climats dans le tems où les pousses des rosiers s’épanouissent, qui rapproche les jeunes feuilles, les lie par des brins de soie, & sous cette enveloppe qu’elle couvre de ses excrémens, ronge le bouton à fleur naissant. Cette espèce détruit, au printems, un grand nombre de roses, & arrêtent beaucoup de pousses qui commencoient à végéter. Si l’on est curieux de conserver les roses d’un jardin, il faut tous les jours examiner les jeunes tiges, écarter les feuilles qui sont rapprochées, & enlever les Chenilles qu’elles couvrent.
Définition du mot Teigne. Division de ces insectes en vraies & fausses Teignes ; diversité des genres à qui ces noms ont été donnés, le tout d’après M. de Réaumur.
