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Histoire d’une Chenille Teigne, qui vit des feuilles d’osier, qui se fait un fourreau de fragmens de gravier, &c., dont la femelle est entièrement dépourvue d’aîles.

Cette Chenille avoit été décrite par M. de Réaumur, qui n’en avoit pas observé le Papillon, ce que M. de Geer fait dans cet article.

Histoire d’une autre Chenille-Teigne qui vit aussi sur l’osier, &c.

Petite Chenille à seize jambes, trouvée dans un morceau de pain sec.

On sait que nos grains sont souvent attaqués par plusieurs espèces de Teignes ; mais personne, dit M. de Geer, n’en avoit encore observé dans le pain. Il en trouva une dans un morceau de pain de seigle, au commencement de l’hiver de 1743. Des fils de soie qui formoient un tissu sur ce morceau de pain, le conduisirent à découvrir la Teigne : elle étoit logée dans une cavité creusée dans le pain, tapissée de soie, & jonchée d’excrémens, à l’inspection desquels on reconnoissoit que le pain lui avoit servi d’aliment elle s’enferma sous une coque, & devint une Phalêne dans la même cavité.

Chenille aquatique verte qui, au premier coup d’œil, paroît velue, & qui mange les feuilles du stratiotes, ou de l’aloë palustris de Bauhin.

M. de Réaumur a donné l’histoire de deux Chenilles aquatiques ; ce mémoire offre l’histoire d’une troisième qui mérite bien d’être connue ; elle vit sous l’eau ; elle paroît velue ; mais ce qui lui donne cette apparence, sont des parties que M. de Geer croit servir à la respiration, qu’il compare aux ouies des Poissons ; la description de ces parties mérite qu’on la lise dans le mémoire ; cependant cette Chenille a des stigmates, comme en ont les Chenilles terrestres, sur quoi l’auteur propose deux conjectures ; la première que la Chenille inspire par les stigmates, & rend l’air par ses espèces d’ouies ; la seconde qu’elle ne respire que par ces parties, & que les stigmates fermées dans la Chenille, ne s’ouvriront que pour la chrysalide. Des Chenilles de cette espèce ont vécu une heure entière totalement plongée dans l’huile, dont on ne peut frotter les stigmates des autres Chenilles sans les tuer.

L’espèce de Chenille dont il s’agit passa, sans se métamorphoser, l’hiver dans des poudriers, & ne cessa pas de manger. Il est probable qu’il en est de même des individus qui vivent dans les lacs ; 1o. parce que le stratiotes croît à une profondeur assez grande pour que la masse totale des eaux ne gèle pas ; 2o. parce qu’il ne cesse pas d’avoir des feuilles ; 3o. parce que M. de Geer, au retour du printems, trouva un grand nombre de ces Chenilles qu’il tira du fond des lacs. Elles se métamorphosent au mois de juin, sans quitter les eaux où elles ont vécu. Cependant il paroît que la Chrysalide respire par les stigmates ; mais sa coque est faite de façon qu’elle y est entourée d’air au milieu de l’eau. M. de Geer s’est assuré que la chrysalide tirée de sa coque & plongée dans l’eau, n’y sauroit vivre, & qu’elle périt aussi si on retire la coque de l’eau ; la chrysalide a donc besoin de l’air qu’elle trouve à l’intérieur de sa coque, & de l’humidité que l’eau entretient autour d’elle ; le Papillon, en naissant, quitte le fond de l’eau pour étendre & developper ses aîles sur les rives où il a gravi.

Ce mémoire est terminé par la description d’un Papillon à antennes, extrêmement longues, dont la Chenille est inconnue à M. de Geer. C’est l’espèce que M. Geoffroy a depuis décrite, & nommée la coquille d’or.

17e. Mémoire.
Des ennemis des Chenilles, & en particulier des Ichneumons & de leurs vers.

Les Chenilles ont à redouter un grand nombre d’ennemis ; les oiseaux les déchirent