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très-noirs, lisses, & point du tout luisans. Le bord postérieur du corcelet forme une angle de chaque côté. Les élytres sont réunies, très-noires, luisantes, & chargées de stries presque lisses.

On le trouve sur la côte de Coromandel.

6. Blaps crénelé.

Blaps crenata. Fab.

Blaps thorace postice angulato, griseo-fusca ; elytris crenato striatis obtusis. Fab. Spec. ins. tom. 1. p. 311. no. 6.

Il ressemble au précédent, mais il est une fois plus petit. La tête & le corcelet sont lisses, d’un gris noirâtre, sans taches. Les élytres sont striées, & les stries crenelées.

Il se trouve sur la côte de Coromandel.

BLATTE, Blatta. Genre d’insectes de l’Ordre des Orthoptères.

Les Blattes sont des insectes qui ont deux ailes membraneuses, pliées longitudinalement & cachées sous deux étuis presque coriaces ; deux antennes longues, sétacées, composées d’un grand nombre d’articles ; la tête inclinée ; la bouche munie de levres, de mandibules, de mâchoires & d’antennules ; le corcelet large, plat, bordé ; enfin dont les pattes ne sont point propres à sauter, & dont les tarses sont composés de cinq articles, & quelquefois de quatre seulement aux pattes postérieures.

Ce genre a été placé dans l’Ordre des Coléoptères par MM. Geoffroy, Scopoli, & dans celui des Hémiptères par Linné, mais il a été séparé de ces deux Ordres par le Baron de Geer & M. Fabricius, qui ont réuni ensemble la Blatte, le Forficule & la nombreuse famille des Sauterelles.

Les Blattes sont très-faciles à reconnoître, & ne peuvent être confondues avec aucun autre genre d’insectes. Les pattes qui ne sont propres qu’à la course les distinguent au premier coup d’œil des Sauterelles, des Grillons, des Truxales, des Criquets, & les antennes placées au-dessous des yeux, la tête inclinée, le corcelet large & bordé, leur donnent une forme qui leur est particulière.

Les antennes des Blattes sont sétacées, c’est-à-dire, qu’elles ressemblent à un fil qui diminue insensiblement d’épaisseur & va se terminer en pointe très-fine. Elles sont assez longues & composées d’un nombre très-considérable d’articles, dont le premier est très distinct & beaucoup plus gros que les autres. M. Geoffroy en a compté jusqu’à quatre-vingt-quatorze dans celles de la Blatte des cuisines, Blatta orientales. Ce nombre d’anneaux rend les antennes très-souples & très-flexibles : l’insecte les porte en avant lorsqu’il marche ; il les agite souvent, & paroît vouloir tâter & reconnoître les objets qui se trouvent au-devant de lui. Elles ont leur insertion au-dessous des yeux.

La tête est de grandeur médiocre, prefqu’entiérement cachée sous le corcelet, & tellement inclinée que la bouche touche presqu’à la poitrine. Les yeux sont à réseau, oblongs, un peu figurés en croissant & placés un de chaque côté de la tête, presqu’au-dessus des antennes.

La bouche est composée d’une lèvre supérieure, d’une lèvre inférieure, de deux mandibules, de deux mâchoires, de deux galètes & de quatre antennules.

La lèvre supérieure est large, peu avancée, aplatie, presque membraneuse, arrondie ou presqu’échancrée antérieurement. Les mandibules sont assez larges, comprimées latéralement, très-dures & armées de plusieurs dents solides, d’inégale grandeur, très-pointues. Les mâchoires sont assez dures, un peu comprimées latéralement, ciliées intérieurement & terminées en pointe longue, arquée, assez forte. La lèvre inférieure est à-peu-près de la largeur de la supérieure : elle est presque membraneuse, aplatie, échancrée à sa partie antérieure. Les galètes sont membraneuses, plates, peu larges & de la longueur des mâchoires, au dos desquelles elles sont insérées. Les antennules antérieures sont filiformes, plus longues que les postérieures & composées de cinq articles, dont les deux premiers sont très-courts, le troisième assez long & cylindrique, le quatrième assez long & presque conique, & le dernier assez long & pointu par les deux bouts : elles ont leur insertion au dos des mâchoires, à côté des galètes. Les antennules postérieures sont filiformes & composées de trois articles, dont le premier est à peine plus court que les deux autres : elles ont leur insertion à la base latérale de la lèvre inférieure.

Le corcelet est ordinairement plus large que long ; il est peu convexe, presqu’aplati ; il déborde par les côtés, le corps de l’insecte, & il cache presqu’entiérement la tête. Au-dessous de l’attache des ailes & des élytres, depuis le corcelet jusqu’à l’abdomen, il y a un espace que de Geer nomme la poitrine : elle a, dit-il, peu d’épaisseur, & se trouve couverte en-dessus par une partie des étuis & des ailes. On ne voit point d’écusson sur cette poitrine, & c’est à elle que se trouvent unis les étuis, les ailes & les deux dernières paires de pattes.

Le corps des Blattes est, en général, d’une figure alongée, rarement ovale & toujours un peu aplatie. L’abdomen est large, aplati en-dessus & légérement convexe en-dessous. Il est composé de plusieurs anneaux & terminé par deux petites appendices coniques, articulées, mobiles. L’usage de ces deux pièces n’est pas connu ; le mâle & la femelle en sont également pourvus. Mais le mâle en a deux autres un peu plus courtes & plus minces que celles-ci, situées entre deux lames transversales, qui se trouvent au bout du