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l’eau & elles entrent en terre pour se métamorphoser. Ces insectes en larves sont donc aquatiques, terrestres en chrysalides, & amphibies dans leur dernier état.

La larve d’une petite Tipule a besoin d’avoir toujours une partie du corps exposée à l’air, l’autre plongée dans l’eau.

Les Iules, les Scolopendres, les Cloportes, habitent dans la terre, & n’en sortent que pour chercher de la nourriture. (Cette proposition ne doit pas être prise à la rigueur ; car ces insectes ne s’enfouissent que pour se cacher, & on les trouve souvent à la surface de la terre, sous les pierres, dans des trous, &c. Elle est plus exactement vraie par rapport aux Fourmis).

Plusieurs insectes, comme les larves, qui rongent les racines, ne vivent que pendant un tems en terre. Différens Coléoptères se plaisent à fouiller la terre & s’y enfoncent ; la larve du Carabus doré reste au fond des grandes fourmilières où elle se nourrit d’une terre grasse, & les Fourmis ne lui font aucun mal.

On trouve un grand nombre d’insectes dans le fumier & dans les bouses.

Quelques insectes creusent la terre pour y construire un nid où ils nourrissent leurs petits ; telles sont certaines Abeilles, les Bourdons, &c. Le Fourmilion se cache dans le sable pour y attendre sa proie ; une Araignée, dont M. l’abbé de Sauvages a donné l’histoire, se creuse un vrai terrier d’un ou même de deux pieds de profondeur, le tapisse de fils de soie, le ferme d’un couvercle composé de brins de terre liés par des fils de soie, attaché au terrier par une sorte de penture, & incliné de façon que le couvercle soulevé retombe par son poids.

Il n’y a point d’endroits où l’on trouve autant d’insectes que sur les arbres & les plantes. Énumération des différentes parties des plantes habitées par des insectes ; exposé des différentes parties des animaux sur lesquelles on en trouve.

Il y a des insectes vagabonds, qui, sans demeure fixe & déterminée, courent & rodent pour chercher les lieux les plus abondans en nourrirure : ce sont, en général, ceux qui vivent de proie ou qui consomment beaucoup, comme les Sauterelles.

Ce mémoire est terminé par une observation assez remarquable. Les insecte qui passent l’hiver se retirent pendant cette saison dans des trous, des fentes de rocher, de murs, dans des troncs d’arbres creux, sous l’écorce, &c. Il y avoit quelques années, dans le tems où l’auteur écrivoit, qu’il étoit tombé en Suède, au milieu de l’hiver, pêle-mêle avec la neige une grande abondance de plusieurs insectes différens qui couroient sur la neige ; mais une violente tempête avoit précédé & avoit abattu beaucoup d’arbres. C’est donc avec un fondement très-probable que M. de Geer pense que ces insectes avoient été emportés par la tempête, jettés hors de leur retraite, & dispersés par les vents. C’est de même par des circonstances particulières qu’on peut voir des insectes sur la neige, & il ne faut pas, comme Aristote l’a pensé, croire qu’elle soit naturellement la demeure d’aucun insecte.

CINQUIÈME DISCOURS.
Sur la respiration des insectes.

Malpighi & Swammerdam ont prouvé que les insectes respirent ; ils ont fait leurs observations principalement sur des Chenilles, & ils ont découvert, dans ces animaux, deux canaux latéraux, de la longueur du corps, qu’ils ont nommé vaisseaux aériens, d’autres, vaisseaux latéraux qui communiquent avec les premiers, & qu’ils ont appellés trachées. Enfin, ils ont reconnu que ceux-ci aboutissent à des ouvertures externes, auxquelles ils ont donné le nom de stigmates.